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À la barre de sa carrière

Photo: collaboration spéciale

Les histoires de marins et de capitaines abondent dans les récits de toutes sortes depuis des siècles. Encore aujourd’hui, des jeunes sont séduits par ces très vieux métiers et choisissent la mer plutôt que la terre pour y faire carrière. Portrait d’une jeune officière de navigation.

Karine Racine a toujours été attirée par les bateaux. «J’adorais me promener sur le petit bateau de mon père durant ma jeunesse», se souvient la jeune femme de 28 ans. Alors que son frère aîné choisit de travailler dans le domaine maritime, elle est fascinée par ses récits à propos de la vie à bord d’un bateau.

Après avoir obtenu un DEC en sciences humaines, elle choisit néanmoins de garder les deux pieds sur la terre ferme en faisant un BAC en Communications à l’Université Laval. «Au secondaire, j’hésitais déjà entre les communications et la navigation, relate Karine Racine. [Faire naviguer un bateau], je trouvais que c’était des responsabilités beaucoup trop grosses pour la petite personne que j’étais.»

Mais son BAC ne lui fera pas oublier son amour de l’eau. Fin prête à se lancer dans l’aventure, elle s’inscrit ensuite au DEC en navigation de l’Institut maritime. Après quatre années de formation ponctuées de sessions de stage en mer, elle devient troisième officière de navigation sur un bateau de transport de marchandises qui fait le relais entre Montréal et Terre-Neuve.

«Je travaille sur le bateau depuis maintenant deux ans et je n’ai jamais regretté mon choix», affirme Karine Racine, alors qu’elle fait actuellement ses examens pour obtenir un brevet de première officière de navigation, poste hiérarchiquement le plus près de celui de capitaine.

«Je pars en mer 28 jours pour avoir ensuite 28 jours de congé. Passant énormément de temps avec eux, l’équipage est devenu ma deuxième famille.» – Karine Racine,
officière de navigation

Une deuxième famille
Le rythme de travail en mer de Karine ne ressemble en rien au neuf à cinq traditionnel. «Je pars en mer 28 jours pour avoir ensuite 28 jours de congé, souligne-t-elle. Passant énormément de temps avec eux, l’équipage est devenu ma deuxième famille.»

Logée et nourrie, elle laisse ses effets personnels dans sa petite chambre, a accès à divers équipements comme des télévisions et une salle d’entraînement. «Ce n’est pas aussi beau qu’un bateau de croisière, mais on est bien organisé, dit-elle. Je me sens chez moi quand j’arrive sur le bateau.»

Pendant son mois en mer, la troisième officière fait deux quarts de travail par jour, soit de 8h à midi et de 20h à minuit. En un mois, son bateau fera quatre voyages aller-retour entre Montréal et Saint-Jean de TerreNeuve. À partir de la timonerie, où on y tient la barre, elle assure la navigation sécuritaire du bateau, surveille le trafic maritime, prend des décisions de navigation selon le vent, la température, la visibilité et toutes les conditions météo et supervise les chargements et déchargements de marchandises.
«Pour moi, il n’y a pas de métier plus beau que celui-là, alors que tu es sur l’eau, toujours entouré de paysages magnifiques», conclut-elle, invitant tous ceux qui seraient intéressés à embarquer dans l’aventure.

Avis aux grands ennuyeux
Karine Racine souligne qu’il ne faut par ailleurs pas être trop ennuyeux pour choisir cette voie. «Quand tu pars en mer, tu mets tout un pan de ta vie sur pause», relate-t-elle. Fonder une famille dans ces conditions de travail n’est, par exemple, pas toujours simple. Les perspectives d’emplois étant cependant bonnes et variées dans le domaine, elle ne ferme pas la porte à la possibilité de travailler sur un traversier – comme son conjoint, capitaine sur un traversier à Rivière-du-Loup – ou encore dans un bureau maritime en communications, ayant toujours son BAC dans son coffre aux trésors.

Pour plus d’information sur les formations et les perspectives de carrières:
www.imq.qc.ca

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