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Les hauts et les bas de la mobilité étudiante

Composite image of people sitting around table drinking coffee Photo: Métro

Selon le proverbe, «le voyage forme la jeunesse». Si le Canada est une terre d’accueil de choix pour les étudiants étrangers, les jeunes Canadiens, eux, ne sont pas si nombreux à se lancer dans des études universitaires loin de la maison.

En 2014, il y avait, selon le rapport annuel du Bureau canadien de l’éducation internationale (BCEI) sur l’état de l’éducation internationale au Canada, pas moins de 336 497 étudiants internationaux au pays. En revanche, seulement 3,1 % des étudiants canadiens de premier cycle inscrits à temps plein (environ 25 000) ont vécu une expérience à l’étranger en 2012-2013, d’après l’organisme Universités Canada. Et, toujours selon le même organisme, seulement 2,6 % d’entre eux ont obtenu des crédits à l’étranger.

Même s’ils ne sont qu’une poignée à se lancer dans l’aventure des études à l’étranger, il semblerait que peu regrettent leur choix.

Vincent Pelletier a longtemps réfléchi avant d’organiser sa session d’études en France. «J’étais curieux de découvrir ce qui était proposé ailleurs», indique l’étudiant en urbanisme à l’Université de Montréal.

Après plus d’un an de préparation, l’étudiant en 3e année du baccalauréat est parti en janvier 2015 pour cinq mois d’études à l’Université de Grenoble, et il ne regrette pas sa décision. «C’est une expérience qui te sort de ta zone de confort. Être seul, dans un pays, une ville que tu ne connais pas, c’est un véritable défi personnel que je suis content d’avoir relevé», confie le jeune homme de 22 ans.

«C’est intéressant de pouvoir comparer ce qui se fait ailleurs. J’ai un œil nouveau et je suis plus critique quant aux choses que j’apprends.» -Vincent Pelletier, étudiant en urbanisme

D’ailleurs, selon Universités Canada, la mobilité des étudiants serait bénéfique pour le développement des étudiants. «Les études à l’étranger transforment les étudiants en citoyens du monde, les sensibilisent à diverses cultures et les aident à développer leur capacité d’adaptation et leur aptitude à résoudre les problèmes», note par courriel Nina Di Stefano, analyste principale, Recherche, politiques et relations internationales à Universités Canada.

Un expérience valorisée professionnellement

Si cette expérience est indéniablement positive d’un point de vue personnel, elle semble également reconnue sur le marché de l’emploi. «Les diplômés qui ont étudié et vécu dans une autre province ou un autre pays sont très populaires et leurs compétences sont essentielles à la compétitivité mondiale du Canada, ajoute l’analyste d’Universités Canada. D’ailleurs, 82 % des employeurs canadiens sondés en 2014 qui embauchent des diplômés possédant une expérience internationale affirment que ces employés rendent leur entreprise plus concurrentielle.»

Pourtant, bien que 97 % des universités canadiennes offrent une expérience à l’étranger, les démarches et la préparation pourraient en décourager plus d’un. «Il n’y avait aucune information; j’ai dû fouiller parce qu’il y a des échanges universitaires dans tous les programmes», se rappelle Vincent Pelletier.

Si les facultés d’enseignement ne semblent pas être les meilleures sources d’information, les étudiants des années passées et le Bureau des étudiants internationaux (BEI) sont des points de références de choix. «Pour ce qui est des démarches administratives et du choix des cours, le BEI de l’université a été d’une grande aide, affirme le futur diplômé en urbanisme. Ils se sont également chargés d’envoyer le dossier que j’avais préparé à l’université d’accueil.»

Le financement, un frein?

Universités Canada admet que le budget demeure un frein pour les étudiants désireux d’étudier à l’étranger. «Un des plus importants obstacles au départ des étudiants est le manque de fonds ou d’aide financière, indique par écrit Mme Di Stefano. Ce ne sont pas tous les étudiants qui disposent des ressources nécessaires pour séjourner dans un autre pays». Pourtant, 78 % des universités canadiennes, qui ont répondu en 2014 à un sondage sur l’internationalisation des universités canadiennes, offrent un soutien financier à la participation des étudiants à des programmes d’études à l’étranger.

Cela dit, Vincent Pelletier n’a reçu aucune subvention, puisque la bourse de mobilité Logiq dont il aurait pu bénéficier a été suspendue l’année dernière. «Tout était à mes frais. Mais, hormis le billet d’avion et mes dépenses de loisirs et d’escapades, je trouve que mes dépenses sur place ont été équivalentes à celles que j’ai ici normalement», évalue-t-il.

Outre les coûts liés aux études à l’étranger, le sondage d’Universités Canada révèle que «la rigidité des programmes d’études et des politiques de transfert de crédits [est perçu comme l’autre] obstacle à l’augmentation de la mobilité étudiante».

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