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Avancement de carrière: on se calme!

Stressed Businesswoman Photo: Métro

Gravir rapidement les échelons d’une organisation est le rêve de tout travailleur doté d’un minimum d’ambition. Toutefois, il faut faire attention : brûler les étapes peut mener tout droit à l’épuisement professionnel, préviennent les spécialistes.

Les travailleurs de la génération Y seraient-ils plus pressés d’avancer dans leur carrière que leurs aînés? C’est en tout cas ce que constate Louise Martel, associée chez Raymond Chabot Ressources humaines. «Ils ont tendance aujourd’hui à tout vouloir tout de suite, mais l’expérience ne s’achète pas.»

En effet, la patience est utile à la fois pour croître dans une organisation et pour se développer soi-même, précise la spécialiste. Apprendre à bien s’entourer, à établir des priorités, à gagner de la confiance en soi ou encore à prendre du recul pour analyser adéquatement une situation est nécessaire pour assumer correctement des responsabilités. Ce processus prend du temps.

Souvent, les jeunes travailleurs sont très perfectionnistes au début de leur carrière, remarque Louise Martel, et n’hésiteront pas à mettre les bouchées doubles. «Mais il est important d’apprendre à déléguer sainement des tâches.»

Attention au surmenage
Progresser trop rapidement au début de sa carrière peut coûter cher, car le stress et la fatigue guettent le jeune professionnel au détour. «En grimpant trop vite, on peut avoir du mal à maintenir le rythme et se retrouver à un poste dépassant ses compétences réelles, poursuit Louise Martel. L’épuisement professionnel survient lorsque la capacité de la personne n’est pas au rendez-vous.»

Professeur à l’École des relations industrielles de l’Université de Montréal, Pierre Durand s’est penché sur les causes de la détresse psychologique en milieu de travail dans le cadre de l’étude SALVEO sur la santé mentale en entreprise. Pour lui, il est clair que les jeunes travailleurs avides de réussir rapidement sont vulnérables à l’épuisement professionnel.

«Ils veulent avoir le même style de vie et la même maison que leurs parents, mais beaucoup plus rapidement que leurs aînés, remarque-t-il. Conséquemment, ils se mettent plus de pression pour performer au travail.»

Les recherches de Pierre Durand et de son équipe ont démontré que le burn-out touche davantage les employés ambitieux et performants que les autres. Un cercle vicieux tend à se mettre en place : plus ils sont productifs et fiables, plus on leur confie de tâches.

Selon ce spécialiste, gagner en maturité permet de tomber moins facilement dans ce piège. «En vieillissant, on réalise qu’obtenir une promotion n’est pas forcément lié aux performances. On a davantage tendance à mettre les choses en perspective et à prendre du recul.»

«En grimpant trop vite, on peut avoir du mal à maintenir le rythme et se retrouver à un poste qui dépasse ses compétences réelles.» -Louise Martel, associée chez Raymond Chabot Ressources humaines

Croître autrement
Entre faire du sur-place et mener sa carrière à un rythme effréné, il y a un juste milieu! Par exemple, Louise Martel conseille aux jeunes ambitieux de miser sur leur développement personnel, quitte à le faire à l’extérieur de l’entreprise. S’engager au sein du conseil d’administration d’une fondation est un excellent moyen d’enrichir ses compétences, selon elle.

Autre possibilité de progresser sans se brûler les ailes: se frotter à diverses expériences, à des cultures organisationnelles et à des environnements de travail variés, sans forcément suivre un cheminement de carrière complètement vertical. L’objectif est de mûrir en s’ouvrant à des réalités différentes. «On évolue plus rapidement lorsqu’on se remet en question», conclut-elle.

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