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Olivia Thomassie: pour en finir avec la discrimination

Photo: Josie Desmarais/Métro

Même si Olivia Thomassie a quitté Kangirsuk, un petit village inuit situé au nord de Kuujjuaq, il y a 10 ans, elle n’a certainement pas oublié ses racines.

La jeune femme de 17 ans, qui termine cette année ses études secondaires, s’implique avec beaucoup d’énergie auprès de Montréal autochtone.

Parlez-nous de votre implication au sein de cet organisme.
Avec un petit groupe de cinq personnes, je travaille à une campagne sur les droits de la personne depuis septembre dernier. Plusieurs organismes nous ont aidés à mettre le projet sur pied. On a eu des formations avec Amnistie internationale, la Commission des droits de la personne et de la jeunesse, le Conseil jeunesse de Montréal, Equitas, Exeko, Femmes autochtones du Québec et avec l’avocate crie Marie-Ève Bordeleau. J’ai appris plein de choses! On a aussi fait des vidéos avec Wapikoni mobile. La campagne a finalement été lancée en mars.

Pourquoi avoir choisi le thème de la discrimination?
Les gens avec qui je travaille sont aussi des autochtones, et nous avons tous vécu de la discrimination ou en avons été témoins. Des fois, ça peut être subtil, mais ça devient blessant à la longue. Je me souviens entre autres d’un camp de vacances où je suis allée quand j’étais plus jeune. Certains me traitaient d’Iroquoise ou de sauvage. Des fois, ça peut aussi venir de la famille. On m’a déjà dit qu’après toutes ces années à vivre à l’extérieur de ma communauté, j’étais davantage Montréalaise qu’autochtone. C’est faux. C’est moi qui décide qui je suis, personne d’autre. Personnellement, j’essaie de sensibiliser les gens autour de moi à la discrimination que peuvent vivre les autochtones. J’essaie de les informer sur ce qui se passe dans nos communautés et je partage mes idées pour améliorer certaines situations.

Vous êtes restée très attachée à votre communauté…
Oui. Après la mort de ma mère, je me suis installée ici avec mon père qui, lui, vient de Trois-Rivières. Il est très politisé et il voulait que je connaisse ma culture, que je sache d’où je viens. Il voulait que je continue d’aller à Kangirsuk, où j’ai encore de la famille et des amis. Chaque fois, je suis contente d’y retourner. Mon rêve est de devenir journaliste et de me faire engager par le Nunasi News, le journal du Nord inuit. J’aimerais retourner vivre là-bas et réapprendre ma langue, que j’ai perdue.

En rafale

Une personne vivante ou décédée avec qui vous aimeriez discuter ?
Frida Kahlo, la peintre mexicaine. C’était une femme qui avait beaucoup de caractère!

Si vous étiez maire de Montréal, que feriez-vous pour améliorer la ville?
J’améliorerais le transport en commun et je ferais plus de projets environnementaux.

Vos prochaines vacances?
Je retournerai à Kangirsuk cet été pour l’Arctic Char Music Festival.

Vos activités préférées pour décrocher?
La photographie, l’origami et l’aquarelle.

Une œuvre marquante?
L’autobiographie de Taamusi Qumaq (un grand penseur inuit du Nunavik), intitulée Je veux que les Inuits soient libres de nouveau. Ça m’a beaucoup touchée. Je partage ses idées.

Une fois par mois, Métro propose, en collaboration avec le Conseil jeunesse de Montréal, des portraits de jeunes inspirants.

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