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L’IEDM revient à la charge concernant le privé en santé

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L’hémorragie de médecins qui passent du public vers le privé ne s’est pas produite, selon une nouvelle note de l’Institut économique de Montréal (IEDM).

Dans son analyse publiée jeudi et intitulée La médecine privée au Québec, l’IEDM note que les 263 médecins exerçant au privé ne représentent que de 1,38% des effectifs de la profession. «C’est loin des propos alarmistes du ministre de la Santé, Réjean Hébert»,  affirment les deux auteurs de l’étude, Jasmin Guénette et Julie Frappier.

Les spécialités qui attirent le plus des médecins vers le privé sont la dermatologie, la psychiatrie et la chirurgie plastique.

Les deux auteurs de l’IEDM notent aussi que, malgré la hausse du nombre de médecins dans le secteur public entre 2004 et 2012 (+13,8% d’omnipraticiens et +21,5% de spécialistes), les listes d’attente s’allongent dans le secteur public. Le privé ne peut donc en être tenu responsable, selon eux.

«En réalité, loin d’être responsables d’une quelconque pénurie de main-d’œuvre dans le système public, les médecins non-participants répondent à des besoins non comblés des patients qui n’ont souvent d’autre choix que de se tourner vers eux», notent les auteurs qui militent pour une offre complémentaire en clinique privée.

Le remboursement des soins en clinique privée pourrait être fait sous forme de crédits d’impôts. Actuellement seulement 20% des dépenses qui excèdent 3% du revenu net sont éligibles. «À un tel seuil, il faut avoir dépensé des centaines ou même des milliers de dollars en frais médicaux avant de pouvoir obtenir un remboursement», écrivent les auteurs qui recommandent une reforme du système.

Du côté de l’Institut de recherche et d’informations socio-économique (IRIS) (l’équivalent de l’IEDM, mais à gauche de l’échiquier), on s’inscrit en faux contre cette proposition. Favoriser l’utilisation du secteur privé sous forme de crédits d’impôts bonifiés, «serait une forme de démission avec ce qu’on est en train de faire avec les Groupes de médecine familiale (GMF), une forme de première ligne en santé qui offre des perspectives intéressantes», affirme Guillaume Hébert, chercheur de l’IRIS.

Selon lui, le chiffre avancé de 263 médecins passés au privé est sous-évalué, car la formule actuelle permet à un médecin de se désaffilier et de se réaffilier après quelques mois de pratique privée où les médecins ont concentré tous leurs rendez-vous de l’année. En regardant le chiffre annuel, les données seraient vraisemblablement plus élevées, selon lui.

S’il convient que la question des listes d’attente dans le réseau de la santé reste problématique, M. Hébert maintient que la solution ne passe pas par plus de privé en santé.

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