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Taux de mortalité par cancer en baisse au Canada, malgré une hausse des cas

Photo: Michael Probst/La Presse canadienne
Lise Millette - La Presse canadienne

MONTRÉAL — Les lois sur le tabac ont permis de sauver la vie d’au moins 200 000 personnes, selon la Société canadienne du cancer.

Entre 1998 et 2008, les données de Statistique Canada rapportent qu’environ 500 000 personnes ont cessé de fumer après l’entrée en vigueur de lois interdisant le tabac dans les restaurants et les lieux publics, par exemple.

“Quand on calcule qu’un fumeur régulier sur deux en meurt, on peut dire de façon très, très conservatrice qu’à elles seules les lois ont pu sauver 200 000 personnes en 10 ans”, estime Mélanie Champagne, coordonnatrice des questions d’intérêt public à la Société canadienne du cancer (SCC).

Les dernières statistiques sur le cancer au Canada révèlent d’autres éléments encourageants, comme une baisse marquée du taux de mortalité, particulièrement chez les hommes. Ainsi, de 1988 à 2007, le taux de mortalité global pour tous les cancers a diminué de 21 pour cent chez les hommes, contre neuf pour cent de moins chez les femmes.

Cette différence marquée entre les sexes est surtout liée au fait que les femmes écrasent moins que leurs vis-à-vis masculins. Le cancer du poumon décime toujours les femmes de manière importante et représente près du tiers des décès liés au cancer, hommes et femmes confondus.

Malgré le succès des campagnes contre le tabagisme chez les adultes, le porte-parole de la Société canadienne du cancer, André Beaulieu, déplore de voir que les jeunes, eux, commencent tôt à fumer et représentent une nouvelle génération de fumeurs. Pour la Société canadienne du cancer, la lutte contre le tabagisme et le dépistage précoce des cas de cancer sont les pistes à prioriser au cours des prochaines années.

Le défi est de taille puisque l’âge est le premier facteur de risque du cancer, et avec le vieillissement de la population, le nombre de nouveaux cas est appelé à croître.

“On meurt moins du cancer aujourd’hui qu’avant, mais si nous voulons continuer, il faudra travailler en prévention et dans le dépistage précoce”, affirme M. Beaulieu.

La Société canadienne du cancer évalue qu’en 2012, 88 pour cent des nouveaux cas de cancer et 95 pour cent des décès toucheront des Canadiens de 50 ans et plus.

Le dépistage précoce des différents types de cancer constitue une méthode éprouvée d’améliorer la survivance à la maladie. La probabilité de maîtriser le cancer colorectal est de 90 pour cent s’il est détecté tôt. Un simple test sanguin, effectué tous les deux ans chez les 50 à 74 ans, pourrait permettre de réduire encore davantage le nombre de décès.

La même logique s’applique aussi pour la mammographie afin de dépister le cancer du sein chez les femmes de 50 à 69 ans. Actuellement, seulement 58 pour cent des Québécoises de cet âge effectuent des dépistages précoces.

“Toute personne, dès l’âge de 40 ans, devrait demander à un professionnel de la santé, un médecin, une infirmière ou un pharmacien, de la guider vers les tests de dépistage qui existent pour dépister un cancer tôt ou pour prévenir la maladie”, insiste M. Beaulieu.

Autre manière de prévenir: limiter les comportements à risque, dont la fréquentation des salons de bronzage. Depuis 15 ans, le nombre de mélanomes a doublé au Québec. La Société canadienne du cancer réclame de façon urgente l’interdiction de la vente et de la promotion des services de bronzage artificiel auprès des mineurs.

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