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Le financement à l’acte réduirait le temps d’attente dans les hôpitaux

Photo: Métro

Le fonctionnement des hôpitaux gagnerait à passer à un financement à l’acte. Dans une note économique publiée mercredi, l’économiste Yanick Labrie affirme que les listes d’attente des hôpitaux seraient ainsi réduites. «Le mode de fonctionnement actuel des hôpitaux offre très peu d’incitation à traiter davantage de patients, à réduire les temps d’attente et à innover», indique M. Labrie, de l’Institut économique de Montréal (IEDM). Son rapport préconise de passer à un financement à l’activité plutôt que par budget global.

L’expert s’appuie sur l’expérience de plusieurs pays dont la France, la Norvège, l’Angleterre et l’Australie pour projeter les conséquences d’un tel bouleversement dans le milieu québécois de la santé. «Dans les années 1990, l’Angleterre était aux prises avec des problèmes de listes d’engorgement des urgences semblables à ceux du Canada, raconte l’économiste. L’attente pour une chirurgie a vraiment diminué à la suite de la mise en place graduelle du financement à l’activité.»

Dans la mesure où les revenus des établissements dépendraient du nombre de patients traités, M. Labrie estime par ailleurs, que les médecins seraient forcés d’accorder un grand soin à la qualité de leur travail afin d’éviter les séjours prolongés.

Le ministère de la Santé, qui a mis en place un comité chargé de jeter les bases de cette transition budgétaire, estime qu’il faut étudier attentivement les effets pervers et contraignants qu’une telle mise en place peut engendrer. Le cabinet du ministre Bolduc précise toutefois qu’il est très intéressé par cette idée.

Guillaume Hébert, chercheur en économie de la Santé à l’Institut de recherche et d’information socio-économique (IRIS) est sceptique sur ce procédé. Selon lui, il ne vise qu’à mettre les établissements de Santé en compétition. «Il y a des contre-exemples qui montrent des zones d’ombre quant aux bénéfices d’une telle mesure et qu’il peut y avoir une explosion des coûts de fonctionnement des hôpitaux et un accroissement de la lourdeur administrative», assure M. Hébert.

Budget global ou à l’acte?
Actuellement, presque tous les hôpitaux du Québec sont financés par des budgets globaux, en fonction des dépenses effectuées dans le passé. Chaque patient traité grignote donc une partie du budget préalablement alloué au service. Le financement à l’activité (ou à l’acte) est fondé lui sur le nombre d’interventions médicales réalisées. Les hôpitaux reçoivent alors une somme d’argent après chaque acte médical effectué.

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