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Les réfugiés plus vulnérables en santé mentale

OTTAWA – Les réfugiés sont plus vulnérables aux problèmes de santé mentale et présentent souvent de hauts taux de dépression et de consommation abusive, rapportent certains experts canadiens.

Psychiatre au Centre de toxicomanie et de santé mentale, le docteur Kwame McKenzie affirme que les défis pour les nouveaux arrivants vont souvent bien au-delà de seulement surmonter le trouble de stress post-traumatique (TSPT) hérité du temps passé en zone de guerre et en camp de réfugiés.

Selon lui, les études démontrent que le taux de problèmes de santé mentale est plus élevé dans ce groupe de personnes, et ce, pour toutes les maladies mentales.

Parmi les problèmes, on note un plus haut risque de schizophrénie et de dépression, a mentionné le Dr McKenzie, ajoutant qu’il était ravi que le gouvernement prévoie intégrer immédiatement les réfugiés dans les communautés d’accueil.

Contrairement aux 5000 réfugiés du Kosovo en 1999, les Syriens ne seront pas hébergés dans des bases militaires à moins que cela ne soit nécessaire.

Or, certaines études rapportent que l’on peut réduire de manière significative les risques si l’on «prend des précautions sur ce que l’on fait des gens lorsqu’ils arrivent au pays», a signalé le psychiatre.

Les effets du conflit, du déplacement, du voyage et de la séparation familiale ont tous été considérés lorsque le gouvernement a élaboré sa stratégie d’accueil, a déclaré mardi la ministre de la santé, Jane Philpott, lorsque le gouvernement libéral a annoncé son intention d’accueillir 10 000 réfugiés d’ici la fin de l’année, et 15 000 de plus avant février 2016.

«Les problèmes de santé mentale font partie des problèmes auxquels nous nous attendons», a-t-elle affirmé.

Le gouvernement a pris le temps de déterminer s’il sera dans le meilleur intérêt des réfugiés d’avoir une rapide transition vers la communauté.

«Nous croyons que le plus tôt ils atteindront leur destination finale, le mieux ce sera», a-t-elle expliqué.

L’un des groupes les plus à risque sont les jeunes, a dit le docteur Morton Beiser, un épidémiologiste de l’hôpital St. Michael’s à Toronto. Les recherches indiquent qu’entre 20 et 50 pour cent des enfants réfugiés peuvent souffrir d’un TSPT.

«Je ne pense pas que nous soyons suffisamment équipés présentement pour gérer cela, a-t-il affirmé. C’est important que nous développions les ressources rapidement et efficacement.»

«Le trouble de stress post-traumatique, par exemple, est un problème terrible. C’est un trouble faisant en sorte que les gens revivent des situations horribles dans lesquelles ils se sont trouvés, ils revivent la torture en prison, un viol.»

M. McKenzie a bon espoir que la crise des réfugiés syriens mène à un plus grand débat sur l’aide à la santé mentale offerte aux nouveaux arrivants.

«Les réfugiés syriens sont comme la plupart des autres réfugiés que nous acceptons chaque année. Le Canada en accueille déjà 25 000 par année», a-t-il fait valoir.

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