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Un Plan numérique pour «réveiller» le Québec

Photo: Métro

Le gouvernement du Québec doit immédiatement se doter d’un Plan numérique s’il espère sortir la province de sa «marginalité» a déclaré jeudi le collectif des 13 étonnés.

Le regroupement d’intellectuels et de spécialistes de l’information réclame d’urgence une série de mesures politiques afin que la province rattrape son retard dans les nouvelles technologies. «Après neuf ans de sommeil libéral à Québec et de sommeil conservateur à Ottawa, il n’y a toujours pas de signal de la part du gouvernement d’une nouvelle sensibilité au numérique», déplore l’écrivain Hervé Fischer.

Ce dernier se base sur une étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur le numérique dans laquelle le Québec en 15e place sur le plan international. «Au lieu d’être pionniers, nous sommes à la traîne», résume M. Fischer.

Dans leur plan d’action, les 13 étonnés lancent six propositions visant à repenser certains modèles d’affaires au Québec. Ils suggèrent entre autres la création d’un Conseil national du numérique, qui serait obligatoirement consulté par le Parlement pour les décisions touchant au domaine numérique, ainsi que le déploiement de réseaux à très haute vitesse.

L’aspect de la vitesse et de la connectivité inquiète particulièrement le collectif, qui juge inacceptable que les États-Unis et le reste du Canada disposent de réseaux à 4 mégabit par seconde (Mbps) alors que nous en sommes, au Québec, à 1,4 Mbps. «Comment peut-on mettre des stratégies en place avec des partenaires qui vont beaucoup plus vite que nous?», s’interroge le spécialiste des nouvelles technologies, Michel Cartier.

«D’ici 2016, la croissance de l’économie numérique représentera 4 200 G$ dans le monde, quelle portion de tarte y a-t-il pour le Québec dans tout ça?», se demande la consultante en stratégie web, Michelle Blanc. Selon elle, il est étonnant qu’un domaine qui fournit 40 000 emplois et génère 25 G$ au Québec n’ait toujours pas de ministère désigné. Devant l’inaction politique, «les étonnés sont sur le bord d’être impatients» insiste Mme Blanc.

Et le français?

Les 13 étonnés s’insurgent particulièrement de l’infime représentation francophone sur le web. «Les sites en français représentent 4% du contenu sur l’internet, par rapport à 30% de pages en anglais et à 30% de pages en chinois, se désole Michel Cartier. Quelle place aura le Québec dans la culture numérique? Le français est-il un mur ou une fenêtre?» Le collectif des étonnés propose notamment dans son plan d’action un renforcement du français dans les communications.

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