Des tatouages plus légers l’été que l’hiver

Les tatoueurs réalisent durant l’été des projets plus modestes, alors que l’hiver ils s’attardent sur des tatouages qui exigent davantage d’heures de travail. C’est un des aspects qui ressort à la suite de questions adressées à deux studios de la région. Regard sur un art qui sait accrocher l’œil.

Quel est le style de tatouage à la mode ?

Don Bouchard (D.D), propriétaire et artiste-tatoueur aux côtés de Rox Vézina, associé, chez Don Design II à Sainte-Catherine:
«Les motifs avec fleurs et du lettrage sont populaires. On en fait énormément. Plusieurs personnes vont aussi choisir d’immortaliser leur chien ou leur chat.»

-Denny-Anne Bourgeois (D.A.B), artiste-tatoueur chez Elfic Tattoo Piercing, propriété de «Jimmy», La Prairie:
«Montres de poche [à gousset], horloges, mappemondes, signe infini, compas, des petites phrases et le cardiogramme [ligne isoélectrique]. Il y a déjà eu la vague des petits oiseaux noirs, des pissenlits et des chiffres romains. Les gens s’inspirent beaucoup de ce qu’ils trouvent sur Pinterest [Application de partage de photos].»

Quel tatouage êtes-vous las de faire ?

D.D:
«Les signes infinis, les envolées d’oiseaux, etc. Ce sont des tatouages que nous faisons vraiment trop souvent. Pas toujours facile le métier de tatoueurs…»

D.A.B:
«Les prénoms des « chums », des « blondes! »»

Quel est votre principal défi lors de la réalisation d’un tatouage ?

D.D:
«[Un « tatouage biomécanique » représentant les composantes internes d’un androïde. En regardant la personne tatouée, on a l’impression de voir l’intérieur de son corps]. J’ai dû travailler avec la forme de cette dernière pour réaliser tous les engrenages, pistons, etc. C’était un tatouage extrêmement compliqué à réaliser.»

D.A.B:
«Le personnage d’Iron Maiden dans une ville détruite et un autre tatouage représentant un crâne en fleurs. La complexité de ces deux projets m’a plongé dans une profonde concentration. Il y avait tellement de détails.»

La demande la plus bizarre ?

D.D:
«Un de mes clients m’a demandé de finir tout son corps en octogone!» 

D.A.B:
«Un jeune homme qui fêtait son enterrement de vie de garçon nous a demandé de lui tatouer une petite croix entre les testicules et l’anus. Il était accompagné de ses « chums ». Nous ne l’avons pas fait à cause de l’endroit. Ses « chums » et lui étaient vraiment déçus.»

Est-ce qu’on se fait plus tatouer l’été que l’hiver ? Les thèmes sont-ils différent ?

D.D:
«L’hiver, les projets sont plus gros et les tatouages sont pas mal les mêmes.»

D.A.B:
«La clientèle est différente. Les petits tatouages rapides se font l’été et les gros projets par temps froids. Les thèmes arrivent par vague. Par exemple, on va tatouer plein de plumes pendant des semaines et ensuite faire des cardiogrammes [ligne isoélectrique].»    

La moyenne d’âge de vos clients ?

D.D:
«Entre 20 et 35 ans.»

D.A.B:
«Nous en avons de tous les âges, de 18 à 73 ans!» 

Historique du tatouage

Les plus anciennes traces de tatouage auraient été retrouvées sur un homme, il y a plus de 5 000 ans.

Rite initiatique, signe d’identité ou marque protectrice, la pratique du tatouage s’observe chez les Celtes, les Japonais, les Égyptiens et les Polynésiens. Au XVIIIe siècle, des marins, inspirés par les coutumes tahitiennes découvertes dans le Pacifique par James Cook, reviennent avec des tatouages.

Le tatouage se propage en Occident et devient le symbole des marginaux, notamment dans les prisons.

Peu à peu, les techniques ont évolué et la pratique s’est professionnalisée, permettant aux premières boutiques d’ouvrir à la fin du XIXe siècle.

En 1891, à New York, Samuel O’Reilly invente la première machine à tatouer électrique.

C’est au cours des années 1990 que le tatouage devient un phénomène de mode qui n’est plus associé aux marginaux et «mauvais garçons». Il revêt désormais une dimension plus esthétique. (Source : MetroNews – www.metronews.fr)