Sept designers d’ici à Londres
Pas de Semaine de mode à Montréal? Ce n’est pas plus mal pour sept créateurs de la relève, qui ont été invités à participer à l’International Fashion Showcase du 13 au 18 février.
Un concours organisé à Londres par le British Council dans une trentaine d’ambassades et de délégations étrangères alors que toute la planète mode aura les yeux rivés sur la capitale britannique.
Les jeunes griffes Anastasia Radevich, Breed Knitting, Lyn, Mélissa Nepton, Pedram Karimi, There Are Many of Us et Unttld seront du voyage la semaine prochaine avec dans leurs valises quelque 15 à 20 pièces haut de gamme tirées de leurs collections automne-hiver 2014-2015. But de l’exercice : montrer à quoi ressemblera la mode de l’avenir. Une vitrine inespérée qui risque d’attirer les experts déjà à Londres pour la Fashion Week.
«Cette participation nous permettra de tester, pour une première fois, nos produits sur une partie du marché européen, se réjouit Mélissa Nepton, qui présentera une capsule haut de gamme. Comme nous sommes en pleine expansion, je dois me concentrer sur l’exportation pour l’avenir de la compagnie. Cet événement cadre parfaitement avec cette démarche, même si l’expansion en Europe est pour moi un projet à long terme.»
«Nous étions rendues à l’étape d’enclencher le processus d’exportation», renchérit pour sa part Ariane Michaud, de Breed Knitting, qui précise avoir l’intention de développer d’abord la boutique en ligne de façon stratégique tout en se félicitant d’avoir l’occasion de nouer des contacts outre-Atlantique.
Tous les designers de mode sélectionnés sont des exportateurs potentiels, assure la directrice générale du Conseil des créateurs de mode du Québec (CCMQ), Linda Tremblay. L’OSBL a été mandaté pour coordonner la participation des designers de ce côté-ci de l’océan, sous la direction artistique de Hans Koechling. «Évidemment, on ne s’attend pas à faire des annonces mirobolantes puisque ce sont nos premiers pas là-bas, nuance-t-elle. Il faudra bien quelques années pour que des résultats se fassent sentir, et on encourage les créateurs à entretenir leurs contacts par la suite.»
Si aucun des participants ne risque d’ouvrir une boutique dans Oxford Street à court terme, il demeure que plusieurs caressent de grandes ambitions pour les prochaines années. «Nous voulons nous établir un peu partout sur la planète dans des boutiques spécialisées», affirme Karl Latraverse, de There Are Many of Us. La griffe, lancée l’année dernière, a déjà attiré l’attention d’acheteurs d’Allemagne, d’Autriche, des Pays-Bas et de France, témoigne le créateur.
«Tout est possible, rappelle Linda Tremblay. Ce qu’on sait, c’est que les dossiers présentés ont été reçus de manière très positive.» Après tout, non seulement des acheteurs britanniques seront-ils sur place, mais il y aura également des Italiens, des Allemands et des Français. «C’est d’autant plus intéressant pour les créateurs haute couture d’ici qui ne peuvent pas survivre en se limitant à Montréal», souligne la directrice générale.
«Étant un designer émergent dont le travail n’est pas facile à digérer pour l’industrie canadienne, j’ai l’impression que présenter ma collection à l’étranger est la seule manière de faire évoluer ma griffe», estime d’ailleurs Pedram Karimi.
Première québécoise
Même si l’International Fashion Showcase est organisé pour la troisième année consécutive, c’est la première fois que des Québécois y prennent part. «Le projet n’avait pas pu se concrétiser l’année dernière même si le Québec avait été invité», regrette Linda Tremblay, du CCMQ. La nation gagnante sera connue le 18 février.
Mise à jour: les Québécois n’ont pas remporté de prix à Londres.