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Paloma Faith: «Je suis une marginale, mais pas dans un mauvais sens»

Photo: Alice Hawkins

La chanteuse Paloma Faith parle candidement de féminisme, de mode, de vol à l’étalage et de dysmorphie corporelle. On vous prévient: elle n’a pas sa langue dans sa poche.

J’attends Paloma Faith à l’étage d’une pâtisserie française au style chic rustique. Elle s’y pointe dans toute son excentricité: nœud façon années 1940, cardigan extravagant et collant moucheté digne d’un cabaret. On voit immédiatement que la scène l’habite. «Plus que tout au monde, j’aime donner des spectacles. Beaucoup plus que de donner des entrevues», laisse-t-elle tomber en riant de manière effrontée. Elle a même fait entendre sa voix chaude à l’occasion du défilé de la collection automne/hiver 2014 de Burberry Prorsum.

La chanteuse aux nombreux disques de platine n’a pas peur de dire ce qu’elle pense; son accent cockney aux voyelles traînantes et son esprit vif lui donnent des airs de diseuse de bonne aventure. Paloma aime d’ailleurs s’envelopper d’un certain mystère et refuse notamment de dire son âge.

Son nouvel album, A Perfect Contradiction, produit en partie par le brillant Pharrell Williams, a été lancé le 10 mars. Elle en parle comme d’un album «réfléchi, aux paroles mélancoliques posées sur un son euphorisant».

Vous êtes connue pour avoir un personnage de scène bien défini. Privilégiez-vous les costumes, au détriment du confort?
Des amis à moi avaient l’habitude de dire : «Le confort, c’est pour les c…» et «Habille-toi toujours comme si tu devais sortir parce que c’est peut-être bien ce qui va t’arriver.» Porter des couleurs vives et des talons me donne confiance. Je ne peux pas ne pas mettre des talons.

Ah bon, et quelle est votre taille?
Je fais 1,60m (5pi 3po)… et c’est pas cool. J’aimerais avoir de plus longues jambes. Je suis certaine que la vie serait plus belle.

Comment ça?
J’aurais davantage confiance en moi et je pourrais manger un peu plus des choses que j’aime.

Êtes-vous préoccupée par votre poids?
Pas de façon maladive. Mais si vous vous faites, comme moi, constamment photographier, vous vous retrouvez un jour devant toutes ces images, et parfois ce n’est pas agréable. Tous vos ex peuvent vous chercher sur Google et voir vos photos de merde.

Aimez-vous l’attention médiatique?
Tant que les photos sont retouchées et que c’est moi qui décide, ça ne me dérange pas.

Que faites-vous retoucher?
Ces deux rides. [Elle pointe ses rides d’expression.] Et le haut de mes jambes. On les amincit, ou alors on allonge mes jambes de quelques centimètres.

Quelles retouches ont été faites pour la pochette de votre album A Perfect Contradiction?
On n’a pas réduit mon derrière. Ce ne serait pas juste si les gens pensaient que j’ai un petit derrière.

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Vous considérez-vous comme une marginale?
Oui, mais pas dans un mauvais sens. Je suis une adepte de la pensée latérale et je me sens en général en marge.

Pensez-vous que nous avons régressé sur le plan de la perception des femmes?
Le féminisme a un peu reculé, oui, notamment à cause de l’approche «le sexe vend» qu’on retrouve dans le monde de la musique. Ça m’embête que ces femmes à moitié nues croient que c’est là que réside leur pouvoir. Notre pouvoir devrait résider dans notre fierté, notre cerveau et notre ambition.

Aimeriez-vous voir des filles avec plus de rondeurs sur les passerelles des défilés?
Il devrait y en avoir pour tous les goûts, car il ne faudrait pas non plus s’aliéner les personnes minces.

Vous êtes une grande fan de Ashish. Qu’est-ce qui vous plaît dans ses vêtements?
Les paillettes. Je suis une pie, j’adore les trucs qui brillent!

Est-ce que vous volez des choses aussi?
[Rires] Oui. J’aime les gros rabais!

Volez-vous dans les boutiques vintage?
Non, seulement dans les grands magasins.

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