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Vêtements intelligents: la future révolution

Une vé­ritable révolution technologi­que est en cours dans le monde du de­­si­gn et des tex­tiles. Une robe qui chan­­ge de cou­leur au gré de l’hu­meur de celle qui la porte ou de la température, des sacs ca­pa­bles de recharger des iPods et d’autres appareils électroni­ques grâce à un panneau photovoltaïque : ces articles ne sont plus du domaine de la science-fiction. Ils sont d’ores et déjà commercialisés par certaines marques.

Vincent Leclerc, chercheur au studio Eski de création de produits technologiques interactifs, et Joanna Berzowska, fondatrice de XS Labs, un laboratoire de re­cher­che sur l’utilisation de la technologie dans le design, collaborent à des projets novateurs qui utilisent des matériaux comme les fibres conductrices, les encres acti­ves et les alliages photo-électriques ou avec mémoire de forme.

Ainsi, les deux chercheurs ont travaillé récemment à des robes intégrant des éléments électroniques : «Les composantes de la robe Captain Electric permettent de capter l’énergie cinétique issue des mouvements du corps humain, de la transformer en énergie électrique et de la stocker dans une batterie située sur le vêtement», explique M. Leclerc.

Selon le chercheur, l’industrie du vêtement n’est cependant pas encore prête à disposer de telles innovations sur les tablettes : «Il va falloir encore investir des millions en recherche et développement pour en arriver là.»

Le problème principal est de parvenir à intégrer les éléments électroniques dans la fibre même du vêtement. C’est d’ailleurs l’objet des recherches actuelles de Joan-na Berzowska, une pionnière dans ce domaine.

«Le projet s’appelle Karma Chameleon. C’est un clin d’œil à la chanson de Boy George. On cher­che à produire des fibres qui changent de couleur sans colorants et qui peuvent servir de batterie.»

Manuel Duran-Murray, chercheur au laboratoire Techno Espace de Montréal, est également convaincu que c’est la prochaine révolution. Il souligne pourtant lui aussi les problèmes encore non résolus pour une utilisation quotidienne : «Le travail est à l’état embryonnaire. Il faut tenir compte des mouvements et de la transpiration du corps, qui abîment les fibres. Et puis, l’entretien et le lavage sont très compliqués.»

Car si on est aujourd’hui capable de créer des fils captant l’énergie solaire, ils restent encombrants et fra­giles… et très difficiles à laver! Sans compter que la recherche coûte très cher, ce qui fait que les gros joueurs hésitent à investir.

«Des gran­des marques comme Nike ou Adidas ont produit des quantités limitées de vêtements technologiques, mais c’est cher, et le marché n’est pas encore assez développé pour que ça fonctionne», admet M. Duran-Murray.

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