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Sonya Esman: célébrité des réseaux sociaux

Photo: Collaboration spéciale

En tant que visage de la génération Y, Sonya Esman compte de très nombreux suiveurs sur les médias sociaux. La jeune femme russo-américaine est aussi une mannequin internationale et une blogueuse bilingue.

À une époque où n’importe quelle représentante de la génération Y disposant d’un Mac et d’un compte Instagram – truffé d’égoportraits pris en faisant la moue dans des cabines d’essayage – n’hésite pas à revendiquer le titre de blogueuse de mode, il peut être difficile de départager les prétendantes des professionnelles.

La mannequin Sonya Esman ne fait pas partie du groupe des imposteurs. Tout d’abord, Esman, qui a grandi à Toronto, tient un vlogue (blogue vidéo) depuis ce qu’elle appelle ses «débuts» (2009). Comptant un peu moins de 100 000 suiveurs sur Twitter et plus de 400 000 fans sur Instagram, cette «Youtoubeuse» née en Russie a également joué dans de nombreux films. Oh et elle n’a que 19 ans! Elle alimente aussi le blogue classisinternal.com, qui est bilingue (anglais et russe), et nous explique pourquoi bloguer fait aujourd’hui partie du paysage culturel.

Qu’est-ce qui vous distingue du reste de la communauté des blogueurs?
J’ai commencé sur YouTube, ce qui explique, à mon avis, pourquoi la chose est si particulière. J’ai commencé comme une «Youtoubeuse» qui jouait, parce que je ne voulais pas être simplement une autre blogueuse de mode; alors j’ai fait des vidéos parlant de la façon de devenir une actrice. Mes vidéos n’ont pas seulement pour but de montrer ce que je porte, ou de montrer aux gens à quel point je suis cool et où je vais en voyage; c’est pour inspirer les gens.

Et comment votre carrière progresse-t-elle de ce côté?
Eh bien! j’ai comme réalisé que je n’ai peut-être pas le talent nécessaire. Si quelqu’un me donnait l’occasion de jouer, je le ferais, mais je ne veux pas passer d’audition. J’en ai marre des auditions.

On dirait que vous avez eu une mauvaise expérience. Qu’est-il arrivé?
J’avais une audition pour Degrassi, qui est l’un des plus gros spectacles à Toronto. J’ai étudié le texte pendant des semaines, puis est arrivé le jour de l’audition, et mon esprit a figé et je n’ai pas pu parler. Je me suis tenue là, paralysée, pendant une longue minute. Et je me suis dit: «Plus jamais je ne repasserai une audition, plus jamais!»

Est-il important que les mannequins aient plus d’une corde à leur arc?
Oui, c’est extrêmement important parce qu’on devient fou quand on dépend uniquement du mannequinat. C’est parce que les gens vous disent: «Tu es trop comme ceci ou trop comme cela.» Si vous n’avez pas quelque chose sur quoi vous rabattre, quelque chose que vous avez étudié ou une autre passion, vous allez devenir fou. C’est comme si vous étiez amoureux de quelqu’un et que cette personne vous disait: «Je ne veux plus de toi.» Si toute votre vie dépend de cela, c’est dangereux.

sonya_esmanEst-ce que le fait que vous soyez une blogueuse renommée vous confère une certaine autonomie? Vos agences de mannequins sont-elles contentes que vous fassiez la promotion de votre personnalité?
Bien sûr, et elles me laissent mon indépendance. Je crois que c’est parce que je suis une blogueuse. On ne m’a jamais dit de perdre du poids, de ne pas me teindre les cheveux ou de me faire faire un tatouage. Je les respecte pour ça, et je leur en suis reconnaissante.

Il fut un temps où on encourageait les mannequins comme Kate Moss à être vues, mais pas à être entendues. Le fait qu’elles étaient moins accessibles n’ajoutait-il pas à leur caractère exclusif?
Peut-être. Mais je pense qu’il est important pour les mannequins d’avoir une voix afin de pouvoir faire un peu la lumière sur l’industrie. Aujourd’hui, elles peuvent parler publiquement et se battre pour des causes.

Pourquoi l’opinion qu’a un blogueur d’une collection qu’il a vue à un défilé est-elle aussi pertinente que celle de quelqu’un de chez, disons, Vogue?
Je me souviens qu’il y a quatre ans, je n’assistais même pas aux défilés parce que ça me semblait inatteignable. J’avais l’impression que ce n’était pas du tout pour moi. Mais aujourd’hui, alors que des blogueurs présentent de nouvelles collections, j’ai l’impression que tout le monde est devenu un rouage de l’industrie de la mode grâce aux médias sociaux. Cela donne une bonne presse sur les réseaux sociaux. Et c’est une nouvelle façon de rencontrer un auditoire plus jeune – c’est une nouvelle culture.

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Le monde de Sonya Esman

  • Elle a joué dans plusieurs séries, dont Hemlock Grove, Suits et Camp Rock 2.
  • Elle a un perroquet nommé Pasha.
  • Elle agit à titre d’ambassadrice planétaire mode pour Skype.
  • Elle est très populaire en Russie, en Ukraine et aux États-Unis.

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