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Le magasinage sous toutes ses coutures

Photo: Maxime Girard Tremblay/collaboration spéciale

Laurence Bareil n’a pas été surnommée «reine du shopping» pour rien! Et sa Bible du shopping intelligent, tout juste sortie des presses, porte bien son titre: l’animatrice et blogueuse y prodigue des dizaines de conseils de magasineuse experte. Parce qu’on n’a pas besoin d’un baccalauréat en design de mode pour faire des choix éclairés en boutique et que l’art de reconnaître les bonnes affaires est un art qui se perd, selon elle.

À la suite de la faillite de la maison d’édition Parfum d’encre, vous avez lancé une campagne de sociofinancement pour mener à bien la publication de votre guide pratique, récoltant 50 000$. Est-ce à dire que cet ouvrage répond à un réel besoin?
Je pense que oui. Ici au Québec, nous sommes bien servis en termes de magazines et d’émissions qui nous indiquent les tendances chaque saison. Cela dit, personne n’avait encore touché à cet aspect consommation de la mode.

L’idée de la campagne de sociofinancement est venue d’une de nos abonnés Facebook. Il faut savoir qu’une communauté suivait déjà La reine du shopping [émission diffusée sur les ondes de Canal Vie] et que la sortie du livre était attendue avec impatience.

Où et quand avons-nous perdu la capacité de reconnaître les bonnes affaires?
L’industrie a changé. Aujourd’hui, on s’arrête au prix sans aller plus loin dans notre questionnement. Sans vouloir faire de psycho pop, dans la société de consommation, moins c’est cher, mieux c’est. L’idée est de retrouver notre pouvoir en tant que consommateurs et apprendre à déterminer nous-mêmes si nous en avons pour notre argent. Il faut revoir nos valeurs. Où est-ce que j’achète? C’est fait en quoi?

L’année dernière a été plutôt sombre pour le commerce de détail et en particulier dans le secteur de la mode. Jacob, Smart Set, Bedo et d’autres enseignes d’ici, sans oublier Mexx et Target, ont disparu ou sont sur le point de fermer leurs portes…
Je trouve la situation immensément triste, mais c’est aussi un signe de changement. Il faut savoir suivre la vague et se moderniser. Je ne parle pas nécessairement du commerce en ligne, mais de savoir être à l’écoute de la clientèle en proposant des vêtements au juste prix.

Il faut aussi avoir une pensée pour les boutiques indépendantes. Nous sommes d’ailleurs sur le point de lancer un répertoire exhaustif des boutiques indépendantes partout au Québec sur le site La reine du shopping. Parce que plusieurs n’ont pas de site web ni de budget marketing, nous voulons leur donner de la visibilité. Notre site deviendra leur site.

Est-ce que les consommateurs devraient encourager davantage les bannières québécoises et canadiennes, les créateurs d’ici, avant de penser aux aubaines?
Je ne dis pas aux gens ce qu’ils devraient faire. Mon travail se résume plutôt à expliquer comment fonctionne l’industrie. Je n’encourage pas les gens à changer leur mode de vie. Peu de gens ont les moyens de s’habiller entièrement de vêtements fabriqués au Québec… Il faut trouver un équilibre! Ça ne prend pas grand-chose: si, sur 10 vêtements achetés, un seul était fait ici, collectivement, nous arriverions à doubler le volume des ventes des designers.

Dans sa garde-robe

Quels sont vos meilleurs achats récents?
Contrairement à ce qu’on pense, je ne magasine pas si souvent, car je garde mes vêtements très longtemps. Un bon coup: le t-shirt 100% lin lavable à la machine de Gap. À 34,95$, pour moi, c’est une aubaine. Ça démontre que les bons achats ne se trouvent pas seulement en solde.

J’aime aussi le veston noir de coupe classique lavable à la machine et infroissable de Tristan, réédité chaque année dans la collection voyage. Même s’il est 200$ (on parle d’une pièce faite ici), on sait qu’on va économiser sur les frais de nettoyage.

Dans la préface, vous confiez que déjà, à 14 ans, vous aviez le souci d’acheter des pièces qui en valent la peine. Quelle est aujourd’hui la pièce maîtresse de votre garde-robe?
Un pantalon sarouel en coton et en lin à l’aspect denim que j’ai trouvé en liquidation lors d’un voyage aux États-Unis. Je l’ai payé 8$US! Si j’étais coincée sur une île déserte, c’est certain que je le porterais! C’est mon pantalon réconfort, à tel point que même mon mari est tanné de le voir.

LaBibleduShoppingIntelligentLa Bible du shopping intelligent
en collaboration avec Christophe Billebaud, 29,95$
lareinedushopping.ca

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