MISE À JOUR : Ceci est la deuxième version de l’article «Voici les sites internet qui publient des fausses nouvelles». On y trouve les mêmes sites, mais beaucoup plus de détails sur le type de contenu qu’ils partagent. Le titre précédent laissait croire que tous les sites présentés fabriquaient des nouvelles de toute pièce. C’est incorrect. Voici une version revisitée, plus précise, de cette liste.
Fausse nouvelle, définition de l’Inspecteur viral :
- Une fausse nouvelle est une information, soit carrément fausse, soit détournée, exagérée ou dénaturée à un point tel qu’elle n’est plus véridique, présentée comme une vraie nouvelle dans le but de tromper les gens. Cela peut être fait pour générer des clics et des partages sur les réseaux sociaux, pour atteindre des objectifs quelconques (politiques, idéologiques, économiques, etc.) ou simplement pour se moquer de la crédulité des lecteurs.
Les sites internet mentionnés plus bas ne fabriquent pas nécessairement toutes leurs nouvelles. Précisons-le d’emblée.
En fait, la majeure partie d’entre eux se basent sur l’actualité, sur des faits établis et prouvables. Toutefois, ceux-ci omettent les informations qui ne conviennent pas à la vision qu’ils imposent aux lecteurs. Ils analysent les faits d’un point de vue partisan en n’équilibrant pas leurs propos avec l’autre côté de la médaille. Souvent, ils ne précisent pas si un article est un texte d’opinion ou d’actualité. Les opinions passent donc pour des faits établis. (Catégorie: ne distingue pas l’opinion des faits)
Je rappelle que l’omission volontaire de faits cruciaux à une histoire tient automatiquement de la désinformation. Et si les faits sont manipulés, tirés hors de leur contexte et transformés selon le biais de l’auteur, alors là: oui, on peut parler de fausse nouvelle.
C’est une stratégie pour guider, forcer l’interprétation du lecteur. Ne donner la place à aucune autre pensée critique que celle de l’auteur/de la ligne éditoriale du site internet.
En ajoutant subtilement des «faits alternatifs» à ceux qui sont vérifiables, les auteurs de ces articles jouent à un jeu dangereux. Ils se défendent en disant que l’information qu’ils rapportent ne paraîtrait jamais dans les médias traditionnels, puisque ceux-ci mentent, ont un agenda, cachent la vérité, etc. (Catégorie: encourage la méfiance envers les médias)
Ils nourrissent la méfiance envers les médias. Cette même méfiance qui leur fait gagner des clics, des vues et des lecteurs. C’est à cette même méfiance que l’on doit la popularité de certaines théories du complot. Ce n’est pas pour rien que c’est une industrie lucrative qui fait vendre des milliers de magazines, d’émissions spéciales, de documentaires, de journaux, etc.
Il en va de même pour les démarches, les recommandations, les conclusions et les analyses établies par les scientifiques. (Catégorie: encourage la méfiance envers la science)
La combinaison de ces deux facteurs forme un terrain fertile pour les adeptes des théories du complot, qu’il faut lire avec beaucoup de prudence. (Catégorie: publie des conspirations)
La majeure partie des sites qui encouragent la méfiance envers la science et les médias ont aussi tendance à s’enlever toute forme de responsabilité face aux propos tenus sur leur(s) plateforme(s). (Catégorie: avis de non-responsabilité) Comme ici:
Voici la liste des sites internet qui publient des conspirations, des fausses informations, des rumeurs et des fausses nouvelles. Version améliorée.
En tableaux, vous trouverez les différentes catégories de désinformation, et celles auxquelles chaque site correspond. En dessous de ceux-ci, j’ai glissé quelques exemples d’articles problématiques.
Nouvelles et actualité
Ce qu’il faut surveiller:
Les sujets présentés sur les journaux en ligne sérieux devraient être variés et ce, même s’il s’agit d’un média spécialisé. Si vous vous rendez compte qu’on ne parle que d’événements reliés au même sujet (les réfugiés, par exemple), méfiez-vous. Les images des sites douteux sont plus souvent qu’autrement très choquantes. La couverture journalistique doit être objective, présenter les opinions des deux partis, et faire intervenir des sources crédibles. Et attention aux mentions de «réinformation», ça n’annonce jamais rien de très objectif.
Exemples d’articles (sources):
- dreuz.info (Méfiance envers les médias) (Démenti ici)
- lesmoutonsrebelles.com (Méfiance envers la science et conspirations) (Démenti ici)
- medias-presse.info (Conspiration) (Démenti ici)
- stopmensonges.com (Conspiration et méfiance envers la science) (Démenti ici et ici)
- wikistrike.com (Méfiance envers la science) (Démenti ici)
Science et conspirations
Ce qu’il faut surveiller:
Le conseil précédent vaut aussi pour les sites scientifiques: si le site privilégie un sujet en particulier (par exemple, le climat), il faut se méfier.
Ici, on redouble de prudence lorsque vient le temps de vérifier la crédibilité des experts cités. Leurs opinions personnelles ne devraient pas être perçues comme des faits. Quel est leur parcours scolaire? Leurs recherches/analyses sont-elles validées par des pairs? Les conclusions des études menées sont-elles semblables à d’autres études menées dans le même domaine? Et, s’il s’agit d’une étude faite sur une population X: combien de personnes ont-elles été sollicitées?
Exemples d’articles (sources):
- espritsciencemetaphysiques.com (Pseudo-science)
- mondialisation.ca (Méfiance envers les médias (repris par plusieurs sites)) (L’analyse partagée par Harvard ici)
- nouvelordremondial.cc (Conspiration) (Démenti ici)
Santé et bien-être
Ce qu’il faut surveiller:
Les mentions légales (similaires aux avis de non-responsabilité) qui se trouvent soit en bas complètement du site internet, ou dans une page distincte. Si vous lisez «à usage éducatif seulement» et «nous ne sommes pas médecins et nous ne prétendons pas l’être», courrez. Courrez loin (vers un hôpital où un médecin qualifié pourra vous soigner, par exemple).
Ça vaut la peine de faire un tour sur les sections des sites qui nomment les membres de l’équipe, de vérifier leurs études, leurs antécédents et, surtout, s’ils existent bel et bien.
Exemples d’articles (sources):
- avortement.net (Publie de fausses informations sur l’avortement. Pour des informations objectives, cliquez ici)
- protegetasante.net (Fausses informations dangereuses) (Démenti ici)
- sain-et-naturel.com (Informations pseudo-scientifiques) (Démenti ici)
- sante-nutrition.org (Fausses informations dangereuses) (Démenti ici)
- santenatureinnovation.com (Fausses informations) (Démenti ici)
- santeplusmag.com (Fausse information pseudo-scientifique) (Démenti ici)
- vietonique.com (Titre trompeur, fausse information) (Démenti ici)
Viral et sensationnaliste
Ce qu’il faut surveiller:
Souvent, les sources citées par ces sites sont des pages web qui appartiennent au même propriétaire. Et parfois, il s’agit de textes carrément copiés de sites américains de fausses nouvelles. Ce sont aussi les nouvelles les plus faciles à débusquer: une petite recherche d’image inversée sur Google et, la majeure partie du temps, le tour est joué.
(Attention: le tableau est un peu différent des autres)
Exemples d’articles (sources):
- ayoye.com (Conspiration et piège à clic) (Démenti ici)
- tweebuzz.net (Titre trompeur, attention images choquantes) (Démenti ici)
Quelques conseils en vrac
Attention aux sites et aux pages du genre «Conneries Québec», «Spotted», etc. Bien que leur contenu n’est pas souvent sérieux et ne s’adresse pas à un public qui cherche à y consulter les dernières actualités, quelques généralités assez dangereuses peuvent s’y glisser.
J’ai aussi décidé d’exclure les pages Facebook des groupes d’extrême-droite (à la Pegida, Québécois de souche et autres), parce que la liste serait beaucoup trop longue si je les avais laissés.
(En passant, merci de me faire confiance et de m’envoyer vos liens louches. J’aime beaucoup vous parler.)
*Cette liste exclut tout site satirique.
Soyez vigilants!