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Le vote stratégique, un facteur important le 21 octobre?

Thomas Mulcair, Claire Durand, André Blais et Chantal Hébert

Une conférence sur le thème des élections fédérales 2019 s'est tenue à l'Université de Montréal avec Thomas Mulcair, Claire Durand, André Blais et Chantal Hébert.

La course serrée entre le Parti libéral (PLC) et le Parti conservateur (PCC) pourraient avoir ses incidences dans les bureaux de scrutin, croient des experts. Ils s’attendent à un vote stratégique important le 21 octobre.

Réunis à l’Université de Montréal le temps d’un panel sur la campagne fédérale, mercredi, quatre experts ont discuté des chances de victoire de ces deux formations.

Selon l’experte en méthodes de sondage Claire Durand, c’est le vote stratégique provenant des tiers partis qui pourrait faire pencher la balance lundi. «Les gens [en faveur] des grands partis ont moins tendance à dire qu’ils peuvent changer d’avis», analyse-t-elle.

L’allure des sondages en cette dernière semaine de campagne pourrait toutefois avoir une influence importante sur les décisions faites par les électeurs le 21 octobre, selon la chroniqueuse politique Chantal Hébert, aussi présente mercredi.

«Les libéraux pensent et les néo-démocrates craignent que, plus les sondages vont rendre probable l’avénement d’un gouvernement conservateur lundi, plus les électeurs qui ne sont pas conservateurs vont être portés à se questionner sur leur choix», observe-t-elle.

Avantage aux conservateurs?

Sans s’aventurer dans les prédictions, Claire Durand croit que les sondages ont plus souvent qu’autrement tendance à sous-estimer le vote conservateur, même si l’exactitude des sondages est à la hausse.

«Quand c’est égal, ce n’est pas égal. Quand il y a deux partis qui sont très proches, souvent, il y a une sous-estimation des partis plus conservateurs», a-t-elle avancé.

D’où la victoire surprise, par exemple, de la Coalition avenir Québec (CAQ) aux élections provinciales, selon la professeure à l’Université de Montréal.

Les conservateurs profitent d’une base stable dans les régions rurales qui leur permet de toujours se battre pour le gouvernement, avance Chantal Hébert. «Les élections, aujourd’hui, se gagnent et se perdent dans les banlieues», souligne toutefois l’experte en politique fédérale.

«Preston Manning [ex-politicien fédéral] a comme thèse que, si le PCC n’adapte pas son programme aux banlieues plus qu’aux circonscriptions rurales, il se condamne à l’opposition. Ce clivage-là […] ralentit la croissance des conservateurs» – Chantal Hébert, chroniqueuse politique

Le Bloc toujours en place

Les résultats avantageux du Bloc québécois dans plusieurs sondages de fin de campagne a des origines claires, selon Mme Hébert.

«Parmi les partis, il y en a un seul qui me semble avoir eu un plan auquel il a réussi à adhérer du début à la fin: c’est le Bloc», avance l’analyste.

Selon Claire Durand, cependant, le vote bloquiste a tendance à être «surestimé» dans les sondages.

«Ce qui l’explique, c’est que les sondeurs canadiens ne font pas toujours la pondération par la langue maternelle dans leurs sondages», affirme l’experte en sondages.

Un dégonflement du vote bloquiste par rapport aux intentions est donc envisageable, d’après Mme Durand. «Ça va probablement se répéter.»

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