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Le maire Dorais interpelle Québec afin d’agir en matière d’habitation

BIG Réaménagement de la rue Notre-Dame: l'arrondissement fait volte-face

Le président du comité exécutif et maire du Sud-Ouest, Benoit Dorais.

Le gouvernement du Québec doit reconnaître qu’il y a une crise du logement, estime le maire de l’arrondissement Le Sud-Ouest, Benoit Dorais, en réagissant aux 34 nouvelles évictions rapportées par les citoyens, lors de la récente séance du conseil d’arrondissement.

«Même si je suis le numéro deux de la Ville, dit-il lors de l’assemblée, je suis capable d’assumer que ce gouvernement-là devrait donner une priorité à l’habitation abordable et communautaire. En ce moment, on n’entend pas ça.»

Le président du comité exécutif promet une série de mesures qui seront dévoilées bientôt afin d’aider les gens injustement expulsés de leur logement. «On challenge tout, dont la Régie du logement, mentionne le maire. On travaille afin de demander à Québec comment on pourrait obtenir plus de pouvoirs.»

La citoyenne Andrée Cadieux a dénoncé le promoteur Hillpark qui a acquis en 2018 quatre immeubles situés sur les rues Saint-Augustin, Saint-Philippe, du Collège et Saint-Antoine Ouest. «Il y a 15 mois, nous avions formé un groupe de 40 locataires et il en reste environ 25. Plusieurs ont quitté à la suite de menaces d’harcèlement, d’intimidation et aussi pour un montant d’argent», illustre-t-elle.

Mme Cadieux travaille dans une école du quartier Saint-Henri. Des enfants l’interrogent face à l’avis d’expulsion reçu récemment. L’un d’eux s’inquiète à l’idée que sa «mère soit jetée dehors», dit-elle en citant les propos de l’élève.

Le promoteur d’Hillpark, Jeremy Kornbluth, n’a pas retourné nos appels.

Stratagème

De plus, Mme Cadieux observe que certains propriétaires décident de prendre deux logements pour en transformer en un plus grand. Le maire Dorais déplore un tel stratagème.

«Le fait de jumeler deux logements en un, c’est parfois une patente pour faire plus de profits. Ce n’est pas très éthique», affirme le maire en souhaitant développer avec d’autres arrondissements des actions afin de mettre des bâtons dans les roues des promoteurs, désireux de contrer la réglementation.

Une autre citoyenne Rebbeca Bain constate la présence d’une vingtaine de logements vides dans Saint-Henri. Parmi ces appartements, on compte un 4 et demi dont le prix de location s’élève à 1700$ par mois.

«On est en situation de crise, allègue-t-elle. Y a-t-il une mesure pour éviter que les propriétaires laissent des appartements libres et parfaitement habitables?»

M. Dorais s’est dit révolté par cette situation. Dans l’état actuel des choses, personne ne peut obliger quelqu’un à louer son logement ou son commerce, explique-t-il.

14 actions

De son côté, le conseiller associé au comité exécutif en matière d’habitation, Craig Sauvé, soutient que les élus municipaux sont derrière les citoyens locataires. «On veut vous aider et on cherche les moyens légaux afin d’y parvenir. Il va peut-être falloir des amendements aux lois provinciales», suggère-t-il.

M. Sauvé a énuméré une série de 14 actions mises en place par l’administration de Valérie Plante dont sa promesse électorale de construire 12 000 logements sociaux et abordables. Déjà, la moitié de cet objectif est atteint.

«Nous avons été la première ville en Amérique du Nord à proposer le règlement 20-20-20. Cela signifie que pour toute nouvelle construction de plus de cinq unités, le promoteur doit envisager créer des logements à caractère social, abordable et pour les familles», explique-t-il.

Ce règlement entrera toutefois en vigueur le 1er janvier 2021.

La Ville consacre annuellement une somme de 10 M$ afin d’aider les étudiants à se loger dans des coopératives de logements abordables. Une partie de ce montant aide à l’insertion d’une clientèle à haut risque d’itinérance.

M. Sauvé rappelle que Montréal investit 50 M$ pour l’acquisition de terrains destinés à futurs logements sociaux et abordables.

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