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Coronavirus: vers un médicament accessible grâce aux corticostéroïdes?

Les chercheurs ont-ils trouvé un médicament peu cher et accessible pour aider les patients infectés par le nouveau coronavirus? Selon des recherches publiées dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) mercredi, il y aurait des pistes de solution avec les corticostéroïdes.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a d’ailleurs publié mercredi un nouveau guide rédigé à l’intention des cliniciens et des décideurs du secteur de la santé. L’organisme met de l’avant l’utilisation de corticostéroïdes pour les patients infectés dans un état grave.

L’OMS recommande l’utilisation de «corticostéroïdes systémiques» seulement pour le traitement des patients atteints du coronavirus et qui sont dans un état «grave et critique».

«Les corticostéroïdes figurent sur la liste modèle des médicaments essentiels de l’OMS et sont facilement disponibles dans le monde entier à un faible coût.» – Organisation mondiale de la Santé

Les corticostéroïdes comprennent la dexamethasone, l’hydrocortisone et le methylprednisolone, qui ont tous fait l’objet de publications dans le périodique JAMA. Contrairement à d’autres médicaments suggérés jusqu’ici pour traiter les cas de COVID-19, les corticostéroïdes sont à la fois accessibles, abordables et sécuritaires, selon un éditorial également publié mercredi dans JAMA.

Deux études encourageantes

L’utilisation de la dexaméthasone pourrait atténuer les lésions pulmonaires chez ces patients atteints de COVID-19, selon un essai clinique mené au Brésil.

Publiée dans JAMA, cette étude démontre que l’utilisation de la dexaméthasone par voie intraveineuse combinée «à des soins standard a entraîné une augmentation statistiquement significative du nombre de jours sans ventilateur pendant 28 jours».

Dans une autre étude, également publiée dans JAMA, l’administration de corticostéroïdes à des patients gravement malades patients atteints de COVID-19 «a été associée à une diminution de la mortalité toutes causes confondues à 28 jours». Ces essais ont été menés dans 12 pays, entre février et juin 2020.

Un essai clinique piloté par un chercheur de Montréal

Un essai clinique parrainé par l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) va tenter de démontrer l’efficacité de la dapsone, un «antibactérien oral sûr et abordable, utilisée depuis des décennies».

Car, même lorsqu’un vaccin sera au point, «les cas ne disparaitront pas et de nombreux patients auront encore besoin d’un traitement», indique l’IR-CUSM dans un communiqué.

Le Dr Jean Bourbeau, pneumologue au Centre universitaire de santé McGill et chercheur principal de l’étude sera aux commandes.

Le but est de tester l’efficacité d’un médicament générique reformulé chez des patients ambulatoires positifs à la COVID-19 afin d’atténuer l’inflammation pulmonaire grave causée par le virus SARS-CoV-2.

La dapsone possède «des propriétés anti-inflammatoires et immunomodulatrices bien reconnues contre entre autres le paludisme, le lupus et le VIH», peut-on lire dans le communiqué.

«La reconversion d’un médicament existant présente de nombreux avantages. […] Nous comprenons donc son mécanisme d’action, la façon dont elle est absorbée par l’organisme et comment elle pourrait minimiser le processus inflammatoire dans les poumons et réduire les complications de la COVID-19.» – Dr Jean Bourbeau, chercheur principal de l’étude

«Nous connaissons également ses effets secondaires, ce qui pourrait nous aider à éviter de la prescrire aux patients à risque», ajoute Dr Bourdeau.

L’étude se basera sur plus de 2000 patients qui seront recrutés dans sept centres au Canada et aux États-Unis.

L’institut de recherche indique que les résultats devraient être disponibles «avant la fin 2020».

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