L’entrepreneure québécoise Azadeh Dastmalchi a créé une montre médicale intelligente capable de surveiller la fréquence cardiaque et les principaux signes vitaux de celui qui la porte. Cette innovation, baptisée VTLAB, pourrait également permettre de détecter les symptômes de la COVID-19. Métro lui a posé quelques questions.
Comment avez-vous eu l’idée de créer cette montre médicale intelligente?
Mon père est atteint d’hypertension artérielle mais ne mesure pas sa tension régulièrement car les tensiomètres actuellement commercialisés sont trop encombrants. Je voulais développer un objet plus pratique, qui permette de mesurer la tension artérielle en continu et de transmettre les résultats directement au médecin.
Comment la pandémie a-t-elle révélé tout le potentiel de votre invention ?
La pandémie nous a montré qu’on manque d’outils efficaces et simples pour détecter les nouveaux cas de COVID-19 et assurer un suivi étroit des patients traités à l’extérieur des milieux hospitaliers. Grâce à cette montre, qui mesure en continu la pression artérielle, la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire, la température cutanée et la saturation sanguine en oxygène, la population vulnérable pourra être diagnostiquée et prise en charge rapidement.
Quel a été votre parcours professionnel ?
J’ai étudié aux Émirats arabes unis en ingénierie biomédicale avant de déménager au Canada où j’ai complété deux maîtrises à l’Université d’Ottawa. Je suis en train de terminer mon doctorat qui porte sur le développement de la technologie permettant à la montre de mesurer la tension artérielle à l’aide d’intelligence artificielle et d’apprentissage automatique.
Quand sera commercialisée la montre et à quel prix ?
Nous espérons commercialiser la montre fin-2021. Son prix reste à établir selon le coût de fabrication en lots, mais nous souhaitons qu’elle soit accessible au plus grand nombre de patients possible. D’ici là, nous attendons d’obtenir un brevet qui protège notre technologie ainsi que l’approbation de Santé Canada pour commercialiser la montre en tant que dispositif médical. Deux études cliniques sont également prévues en 2021 pour valider sa précision chez des patients ayant des caractéristiques variées, comme des nouveaux-nés ou des adultes traités en soins intensifs.