Entré dans les moeurs depuis le mois de mai, le masque doit être choisi avec soin pour permettre de limiter la propagation de l’épidémie de COVID-19. Une équipe de chercheurs américains s’est intéressée à l’efficacité des masques faciaux grand public et professionnels, révélant que certains masques en nylon, bien portés, pouvaient être efficaces jusqu’à 79% pour bloquer les particules susceptibles de transporter le virus.
Les scientifiques de la faculté de médecine de l’Université de Caroline du Nord, en partenariat avec l’Agence de Protection Environnementale des États-Unis, ont analysé le caractère protecteur de plusieurs types de masques médicaux, mais aussi faits maison, en supposant que le porteur du modèle en question était exposé au virus. Pour parvenir à ces résultats, ils ont utilisé une méthode basée sur un test de l’Occupational Safety and Health Administration (OSHA) censée mesurer l’efficacité de filtration ajustée. Au total, douze types de protection ont été passés au crible, portés par un homme adulte qui a été soumis à une série de mouvements répétés du torse, de la tête, et des muscles du visage.
Publiés dans la revue JAMA Internal Medicine, leurs travaux révèlent que les masques improvisés peuvent également se révéler efficaces, à condition d’être bien ajustés et portés. Ils expliquent notamment que les masques de procédure médicale non modifiés avec élastiques, plus communément appelés masques chirurgicaux, offraient une efficacité de filtration de 38,5%. Une efficacité qui peut en réalité atteindre 60,3% lorsque les élastiques sont noués d’une manière spécifique pour l’ajuster de façon optimale, et même 80% avec l’ajout d’une couche de nylon.
Le masque grand public
Du côté des masques grand public, c’est donc le masque en nylon tissé à deux épaisseurs, avec pont nasal, lavé, sans insert et des élastiques, qui s’est révélé être le plus efficace (79%), suivi de près par le masque en nylon tissé à deux épaisseurs, avec pont nasal, un insert non tissé, et des élastiques (74,4%). Notons que les bandanas en coton pliés façon « bandit » seraient efficaces à 49%, tandis que les masques en coton tissé à trois épaisseurs avec élastiques ont été considérés comme les moins efficaces (26,5%).
En ce qui concerne les masques médicaux, ce sont les masques respirateurs N95 3M 9210 approuvés NIOSH qui ont prouvé leur efficacité (98%), tandis que les masques chirurgicaux avec liens protégeraient à 71,4%, et les masques de procédure avec élastiques à 38,5%, sauf si les élastiques sont noués et les coins repliés (60,3%).
« Alors que les modifications apportées aux masques chirurgicaux peuvent améliorer les capacités de filtrage et réduire l’inhalation des particules en suspension dans l’air en améliorant l’ajustement du masque, nous avons démontré que l’efficacité de filtration adaptée de nombreux masques grand public était presque équivalente ou meilleure que les masques chirurgicaux », explique Phillip Clapp, l’un des coauteurs de l’étude.
Ces recherches vont non seulement permettre d’informer le public sur les masques les plus efficaces et sur le meilleur port à avoir, mais également de concevoir à terme « LE » masque du futur qui sera capable de limiter au maximum la transmission du virus.