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Suicide: beaucoup plus de détresse en temps de pandémie

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Bien qu’il soit encore impossible de savoir si le taux de suicide est plus élevé cette année en raison de la pandémie, le nombre d’appels de détresse est significativement plus élevé que d’habitude.

Au début du mois de décembre, la montréalaise Joanna Ruckenstein a été témoin de ce qui lui a paru être une tentative de suicide.

Celle qui habite le quartier Pointe-Saint-Charles conduisait sur l’avenue Atwater quand elle a aperçu un homme couché en plein milieu de la rue, près de la station de métro Lionel-Groulx.

«Il y a trois voies sur cette avenue, j’étais dans la première sur la gauche. J’ai vu un homme couché dans la rue, dans la voie du milieu. Il était juste étendu là, il ne regardait pas devant lui. Il était couché et il attendait», se rappelle Joana Ruckenstein.

Tout de suite, la femme l’a klaxonné de peur qu’il se fasse percuter par une autre voiture. «À ce moment, la police s’est arrêtée à côté de moi et a pris l’homme en charge», poursuit Mme Ruckenstein.

La cheffe cuisinière de profession dit s’être sentie terriblement mal pour cet inconnu. «En arriver à ce point où tu es couché par terre au milieu de la rue dans le froid glacial de l’hiver, je n’ai jamais vu ça de ma vie», ajoute-t-elle en soulignant que les suicides sont fréquents depuis le début de la pandémie dans le domaine de la restauration.

Pas plus de suicides durant la pandémie

Or, aucune information statistique n’est encore disponible sur le taux de suicide pour l’année 2020.

En effet, cette donnée n’est publiée que tous les trois ans, puisque le Bureau du coroner analyse chaque décès avant d’émettre des conclusions sur la cause.

Par contre, ce dernier a quand même la possibilité de travailler avec des données préliminaires, précise le directeur général de l’Association québécoise de prévention au suicide, Jérôme Gaudreault.

«Selon ce que le Bureau du coroner nous affirme à tous les mois, pour l’instant on ne constaterait pas de variation importante dans le nombre de décès par suicide», dit-il.

D’une part, M. Gaudreault explique cela par le fait que la population s’est adaptée à la situation pandémique.

«Les gens se sont organisés en fonction de la pandémie, il y a des réseaux de soutien qui ont été mis en place pour les gens isolés» – Jérôme Gaudreault

D’autre part, dans le contexte de la pandémie, il y a une lumière au bout du tunnel. «On sait que ça va se terminer dans quelques mois», affirme Jérôme Gaudreault.

Plus d’appels à l’aide

Toutefois, la ligne d’écoute Suicide Action Montréal note une hausse importante des demandes d’aide.

«Nous avons enregistré une augmentation de 7% en septembre, 14% en octobre, 3% en novembre et 15% en décembre (si la tendance se maintient) d’appels comparativement à la même période en 2019», indique la porte-parole Sophie-Charlotte Dubé-Moreau.

Elle ajoute cependant qu’il est impossible de faire un lien de cause à effet avec l’augmentation des appels et le taux de suicide. «Nous espérons que si plus de personnes appellent, c’est donc qu’il y aura un bilan moins lourd pour cette année, mais nous ne pouvons pas tirer de conclusions seulement avec le nombre d’appels», ajoute Mme Dubé-Moreau.


Si, à tout moment, vous ou une personne dans votre entourage avez besoin d’aide, vous pouvez appeler Suicide Action Montréal au 1 866 APPELLE. Des intervenants sont disponibles 24 heures sur 24 et sept jours sur sept pour vous aider. Vous n’êtes pas seuls.

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