Le Vaudreuillois Alexis Arbour est chansonnier depuis 13 ans, mais la dernière année a été la plus difficile de sa carrière. Après 11 mois sans spectacles, il cherche toujours la formule idéale de musique en virtuel.
Le guitariste devenu chanteur était au milieu d’une série de prestations en résidences pour personnes âgées lorsqu’il a dû mettre ses performances sur pause à la mi-mars.
Il a d’abord profité de l’occasion pour passer du temps avec sa famille. «Ça m’a permis de souffler un peu», partage-t-il.
Outre quelques contrats pour des municipalités en différé, il a commencé diffuser des chansons en direct. Rapidement, il se rend compte que son équipement est inadéquat.
«Quand on fait de la musique live c’est vraiment plus simple d’ajuster le son parce qu’on a l’équipement pour, dit-il. Là c’est plus difficile parce qu’on ne veut pas s’encombrer de gros écouteurs», explique M. Arbour.
Il a mis plusieurs mois avant d’atteindre un résultat satisfaisant. «Des fois j’y passais 12 ou 13 heures par jour pour m’assurer d’avoir un bon son, avance-t-il. Mais en réécoutant ce que j’ai fait, je suis vraiment fier et prêt à me comparer à quiconque au niveau de la qualité sonore.»
Être à l’aise devant la caméra lui a pris du temps. «J’ai eu du mal à aller chercher l’animateur en moi qui faisait lever les foules en spectacle, admet-il. Je suis encore en train tranquillement de retrouver qui je suis à travers ce nouveau format.»
Revenu
Malgré ses progrès dans sa production et ses prestations, des difficultés au niveau financier s’ajoutent à la situation. Faire de la musique gratuitement sur internet paie beaucoup moins que les spectacles.
Alexis Arbour a cependant droit à la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE) et au programme Encore de la Société canadienne des compositeurs, auteurs et producteurs musicaux (SOCAN).
Cette dernière vise à supporter les prestations en direct sur internet. Jusqu’à tout récemment, les restrictions étaient trop élevées pour qu’il y ait droit.
«Il fallait 100 visionnements en même temps, ce qui est plus facile à dire qu’à faire, considère le Vaudreuillois. J’avais beau annoncer d’avance et inviter du monde, rien n’y faisait.»
Bien qu’il ait maintenant droit aux montants allant jusqu’à 150$ par diffusion, il sent une baisse d’engagements depuis le début de l’année qui le pousse à, encore une fois, se réinventer.
Des enjeux au niveau de la fréquence des diffusions sont aussi présents. «Si on en fait trop, les gens vont peut-être se tanner et de désabonner de notre page, avance-t-il. On ne veut pas que ça arrive, mais en même temps on ne veut pas se faire oublier, donc c’est tout un équilibre à trouver.»
Il aimerait ne plus être dépendant des médias sociaux et développer sa propre plateforme. «Je suis en train de voir si je ne pourrais pas organiser quelque chose directement sur mon site web pour être plus indépendant», dit-il.
Futur
Le chansonnier considère que les diffusions en direct pourraient continuer à être utilisées après la crise, notamment pour remplacer des spectacles annulés. Il a cependant bien hâte de performer à nouveau devant un public. «C’est là que je suis dans mon élément», partage-t-il.
Une des leçons qu’il a tiré de ses prestations virtuelles est que ses compositions fonctionnent autant auprès du public que ses reprises d’artistes connus. C’est un élément qu’il souhaite explorer davantage après la crise.
Son objectif ultime serait de produire de la musique pour des publicités. D’ici là, il continue de produire du contenu musical en ligne.
168
Nombre de spectacles qu’a fait Alexis Arbour en 2019.