Des scientifiques ont confirmé que même l’océan Arctique est rempli de microplastiques. Métro s’est intéressé à ce sujet.
«On a regardé la distribution et la quantité de contamination aux microplastiques dans l’environnement naturel, particulièrement en eaux profondes [de l’océan Arctique]. On a démontré que le fond marin profond, parfois à plusieurs kilomètres de profondeur, peut être fortement contaminé par des microplastiques transportés par de puissants courants marins, indique le professeur à l’École de la terre et de sciences environnementales, à l’Université de Manchester, au Royaume-Uni, Ian Kane.
Il ajoute que «nous sommes particulièrement intéressés de connaître les voies empruntées par les microplastiques, à partir du consommateur, comment ils sont transportés dans la nature et où ils aboutissent. Si nous pouvons comprendre comment ces petits fragments et fibres se comportent en nature et où ils vont, nous pouvons espérer comprendre si les mesures prises pour empêcher la pollution par les microplastiques fonctionnent.»
Les microplastiques sont partout, particulièrement dans les textiles synthétiques, «qui entrent dans la fabrication de la plupart des vêtements que l’on porte», explique l’universitaire. Ils perdent des microfibres non seulement lors d’une utilisation normale, mais particulièrement lorsqu’on les lave. Le problème est que les usines de traitement d’eau n’ont souvent pas des filtres suffisants pour enlever les fibres, qui coulent ainsi directement dans nos rivières.»
Une des plus grandes préoccupations est que les courants océaniques, qui contiennent des nutriments et de l’oxygène pour soutenir la vie marine, les transportent aussi.
«Nous investiguons les effets qu’ont les microplastiques sur la santé des créatures qui vivent dans les sédiments du fond marin, comme les arénicoles et les fruits de mer et comment ils sont affectés par les voies de transport des microplastiques», affirme M. Kane.
«Si on pense qu’un morceau de plastique peut flotter à la surface de l’océan, potentiellement pendant des décennies, ça a beaucoup de temps pour développer cette toxicité. Dans les océans, les microplastiques sont consommés depuis le bas de la chaîne alimentaire vers le haut et éventuellement s’accumulent en grandes quantités dans les espèces prédatrices, dont l’humain qui se trouve au sommet de la chaîne. Alors nous mangeons potentiellement ces minuscules particules toxiques qui ont flotté dans l’océan pendant des décennies», résume M. Kane.
Comment régler le problème des microplastiques?
Consommer de manière responsable. Achetez moins, le choix le plus durable sera toujours d’acheter seulement ce dont on a besoin. Avant d’acheter, pensez à si vous avez réellement besoin d’un item, s’il s’agence bien avec d’autres vêtements dans votre garde-robe et si vous pensez le porter souvent.
Achetez des vêtements de meilleure qualité, faits pour durer.
Achetez des vêtements d’occasion ou vintage.
Priorisez les sociétés qui partagent vos valeurs et qui agissent pour l’environnement.
Lavez moins, essayez le nettoyage des taches et l’aération.
Lavez à eau froide, la perte de fibres peut être réduite à basse température.
Optez pour une machine à laver efficiente qui se remplit par l’avant.
Installez un filtre à microfibres (il en existe plusieurs sur le marché).
Affirmez-vous. Vous avez le pouvoir d’influencer les marques et les décideurs, demandez-leur ce qu’ils font pour s’attaquer au problème des microfibres.
Source : Ocean Wise
«Les changements à grande échelle doivent venir des politiques gouvernementales, mais en tant que consommateurs, la chose la plus évidente à faire est de se tourner vers les vêtements faits de fibres naturelles, d’utiliser des sacs permettant de faire la collecte des fibres dans nos machines à laver et autant que possible réduire l’usage des plastiques à usage simple.» – Ian Kane, professeur à l’Université de Manchester, au Royaume-Uni