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Environnement: volonté mondiale pour arrêter les changements climatiques

Greta Thunberg et des Québécois manifestent lors de la Grande marche sur le climat du 27 septembre, à Montréal
Greta Thunberg et des manifestants lors de la Grande marche sur le climat du 27 septembre, à Montréal. Photo: Minas Panagiotakis/Getty Images

Le plus grand sondage effectué sur le réchauffement climatique a révélé des faits intéressants, mais comment les transformer en actions concrètes ?

Le plus grand sondage d’opinion publique sur le réchauffement climatique jamais effectué a révélé qu’au moins deux tiers de la population mondiale croit à l’urgence climatique.

On a demandé aux participants de cette recherche si les changements climatiques constituent une urgence mondiale et s’ils sont en faveur de 18 politiques climatiques clés dans six secteurs d’activité : l’énergie, l’économie, les transports, l’agriculture et la nourriture, la nature et la protection des populations.

Le sondage a aussi révélé un lien direct entre le niveau d’éducation d’une personne et son désir de voir des actions être prises pour le climat.

Les résultats ont démontré que les jeunes (moins de 18 ans) sont plus susceptibles de croire que les changements climatiques représentent une urgence que ceux qui ont 18 ans et plus. Toutefois, d’autres groupes ne sont pas loin derrière. Quelque 65 % des 18 à 35 ans, 66 % des ­36-59 ans et 58 % des personnes âgées de plus de 60 ans perçoivent aussi qu’il y a une crise.

« ­Souvent, les citoyens veulent des politiques climatiques mondiales qui vont ­au-delà du cadre actuel de mesures. Par exemple, la majorité de la population de 8 des 10 pays qui ont les plus grandes émissions dans le secteur électrique soutient les énergies renouvelables. Dans quatre des cinq pays ayant les plus grandes émissions en raison du changement d’affectation des sols, il y avait un soutien majoritaire pour la conservation de la forêt et des terres. Neuf pays sur 10 qui ont une population plus urbanisée favorisent l’utilisation de voitures, d’autobus et de bicyclettes fonctionnant à l’électricité », a indiqué l’administrateur du ­Programme des ­Nations ­Unies pour le développement (PNUD), ­Achim ­Steiner.

La reconnaissance de l’état d’urgence climatique est très élevée parmi les répondants ayant fréquenté l’université dans tous les pays, que ce soit les moins développés comme le ­Bhoutan et la ­République démocratique du ­Congo (82 % dans chacun de ces pays) ou encore les pays riches comme la ­France (87 %) et le ­Japon (82 %).

« ­Des résultats détaillés du sondage répartis par âge, sexe et niveau d’éducation seront partagés avec les gouvernements partout dans le monde par le ­PNUD» affirme l’organisation.

50 – nombre de pays qui ont été consultés dans le cadre du sondage The ­Peoples’ ­Climate ­Vote ce qui inclut plus de la moitié de la population dont plus d’un ­demi-million de personnes ayant moins de 14 ans, un groupe clé qui n’est normalement pas en mesure de participer aux processus électoraux.

« ­Dans plusieurs des pays participants, c’est la première fois qu’un sondage d’opinion à grande échelle sur les changements climatiques a été mené. Alors qu’une ronde de négociations décisive est prévue pour le sommet sur le climat qui doit se tenir en novembre à ­Glasgow, au ­Royaume-Uni, 2021 devrait être une année charnière pour les engagements des pays quant aux actions à prendre pour le climat. »

Que faire pour s’engager ?

Gouvernements

« ­Les gouvernements peuvent prendre des engagements plus importants à la rencontre de novembre et ensuite modifier des politiques comme par exemple, arrêter de brûler du charbon, stopper la déforestation, retirer les subventions à l’exploitation des énergies fossiles, encourager l’utilisation des énergies renouvelables et modifier la réglementation en matière d›urbanisme et de construction », dit ­Rachel ­Warren, de l’Université d’East ­Anglia, au ­Royaume-Uni.

Entreprises

Les entreprises peuvent mettre en place des politiques pour décarboniser. Elles peuvent augmenter l’efficacité énergétique de leurs usines et bâtiments. Elles peuvent aussi utiliser les technologies de communication à distance au lieu d’exiger de leurs employés qu’ils se déplacent continuellement autour du monde.

Société

La société peut continuer d’accroître la sensibilisation à l’urgence du problème et faire pression sur les employeurs et les caisses de retraite pour décarboniser. Les entreprises et les investisseurs doivent travailler ensemble pour ce faire. La société peut également réduire sa consommation de viande, ses déplacements en avion et en voiture et considérer l’installation de systèmes géothermiques dans les maisons par exemple, particulièrement si elles sont chauffées au charbon ou au mazout.


Deux questions à… 

Rachel ­Warren, Professeure en changements mondiaux et biologie environnementale au ­Centre ­Tyndall pour la recherche sur les changements climatiques à l’Université d’East ­Anglia, au ­Royaume-Uni.

Un sondage récent a révélé que la majorité de la population mondiale cherche à s’engager dans des actions à grande échelle pour le climat. Comment faire en sorte que ces actions aient véritablement lieu ?

Pour que des actions mondiales sur les changements climatiques se produisent, il doit y avoir une volonté politique dans la vaste majorité des pays, pour que des politiques puissent être mises en place afin d’aider les entreprises et institutions à réduire leur empreinte carbone.

La volonté politique a été plus lente à se développer que la compréhension du public qu’il y a urgence d’agir sur le climat. Cette compréhension populaire s’est heureusement développée malgré des campagnes organisées dans le passé par des intérêts particuliers pour tenter de semer la confusion à propos des changements climatiques. La volonté politique est forte au ­Royaume-Uni au sein des deux principaux partis politiques, mais dans d’autres pays, ce n’est pas encore le cas.

Pourquoi 2021 est considérée comme une année décisive pour les engagements en action climatique des pays ?

Elle est importante parce qu’en novembre, les pays se rencontreront pour décider à quel point ils s’engageront à réduire davantage leurs émissions en vertu de l’Accord de ­Paris sur le climat au sein des ­Nations ­Unies. Les promesses existantes ne sont pas assez substantielles parce qu’elles laissent le monde se réchauffer de 30 ­Celsius, alors plus de promesses sont nécessaires pour limiter le réchauffement à 1,5 ou 20 ­Celsius, ce qui est requis par l’Accord. Cette rencontre aura un grand impact pour savoir combien d’argent sera dépensé par chaque pays pour changer la façon dont on génère l’énergie et utilise le territoire pour réduire les émissions qui causent les changements climatiques.

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