Anticipant une dégradation de la situation épidémiologique dans les prochaines semaines, le gouvernement du Québec a annoncé, jeudi, qu’un passeport vaccinal sera mis en place. Métro vous explique ce qu’il faut savoir sur une telle mesure.
Tout d’abord, le passeport vaccinal est une preuve indiquant que vous avez été vacciné. Elle vous est délivrée dès lors que l’on vous administre une dose de vaccin. Le format papier est fourni le jour même de la vaccination (sans code QR) et une version électronique (avec code QR) vous est envoyée par courriel. Il est possible de faire une demande électronique par internet.
Le passeport vaccinal s’appliquera selon trois conditions:
- C’est-à-dire une fois que les 12 ans et plus auront eu la possibilité d’acquérir la deuxième dose. C’est ainsi que le gouvernement du Québec vise la date du 1er septembre pour l’application du passeport vaccinal.
- S’il y a une dégradation ou un changement dans la situation épidémiologique dans un territoire donné qui justifie son application. Lors d’une annonce gouvernementale du 8 juillet, le directeur national de santé publique, Horacio Arruda n’a pu donner de chiffres ou seuils à partir desquels le passeport vaccinal pourra s’appliquer. «Comme indicateur, on va faire un portrait épidémiologique, on va prendre les nouveaux cas, les éclosions, le nombre d’hospitalisations mais on n’a pas de chiffres magiques», a-t-il expliqué.
- Le passeport vaccinal ne concerne pas l’accès à des services publics ou essentiels. Le gouvernement parle plutôt de lieux et activités dites à risque élevé regroupant un nombre limité de personnes (gyms, pratique de sports d’équipe, bars, restaurants, etc.) et à risque modéré ou faible, regroupant un plus grand nombre de personnes (arts et spectacles, festivals et grands événements, matchs sportifs, etc.).
Qui va vérifier si je suis entièrement vacciné ?
À l’image des registres de présence tenus par les bars et restaurants, ce sont les fournisseurs de services «non essentiels» qui vérifieront et vous autoriseront ou refuseront l’accès au lieu. Toujours, dans la mesure où le territoire donné est soumis à l’application du passeport vaccinal. Le gouvernement va mettre en place une application téléphonique pour que les différents commerçants puissent scanner votre preuve vaccinale (QR code).
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, considère que cela ne devrait pas être une trop grande charge pour les fournisseurs de services «non essentiels, car il n’y a pas de bureaucratie» mais il indique travailler actuellement sur d’autres mesures qui pourraient aider ces commerçants.
Écoles, cégeps, universités
Les milieux d’éducation faisant partie des services essentiels, le passeport vaccinal ne s’applique donc pas dans les écoles, les cégeps et les universités. Toutefois, le retour en présentiel dépendra de si ces groupes d’âge atteignent une couverture vaccinale d’au moins 75% avec les deux doses selon le plan de déconfinement de Québec.
En date du 5 août, 73,8% de la population a été vaccinée avec au moins une dose. En comptant les 12-17 ans, ce taux atteint 84,3%. En tout, 11 303 577 doses ont été administrées, dont 5 046 777 deuxièmes doses.
Qui décide que le passeport vaccinal est applicable?
La Santé publique du Québec définira selon le portrait épidémiologique, si la situation est préoccupante notamment concernant les éclosions, alors le gouvernement pourra mettre en application le passeport dans les zones répertoriées afin de restreindre l’accès seulement aux personnes protégées. L’idée est de récompenser les personnes qui ont eu leurs deux doses, a évoqué M. Legault.
Cas particuliers
Le ministre Dubé a évoqué quelques cas particuliers. Dans la mesure où une zone serait soumise au passeport vaccinal, les personnes étrangères (hors Québec) devront elles aussi fournir une preuve vaccinale totale. Les personnes ayant des pathologies médicales ne leur permettant pas d’être vaccinées entièrement bénéficieront d’ajustements de la part du gouvernement du Québec, le ministre de la Santé évoque une justification médicale à fournir provenant d’un médecin.
Le ministère de la Santé a été questionné au mois de juillet concernant les personnes ayant eu un antécédent de COVID-19 et reçu une seule dose. En effet, Québec a indiqué que la deuxième dose pour ces personnes n’était pas nécessaire. La réponse ne nous a pas encore été retournée.