Après avoir vu leurs salles de classe fermées pendant 19 mois, les cégeps de Montréal feront «tout en leur pouvoir» pour offrir des cours en virtuel tout au long de l’année scolaire. Dans ce contexte, le port du masque obligatoire durant les séances et dans les lieux communs, annoncé mardi, est favorablement accueilli.
Seulement une part «très marginale» des cours seront offerts à distance. De plus, aucune distanciation physique n’est instaurée, du moins pour l’instant.
«On fera tout ce qu’on peut pour maintenir la rentrée en présentiel, a assuré la présidente du Regroupement des cégeps de Montréal (RCM), Nathalie Vallée. On a confiance que l’addition de différentes mesures sanitaires viendra apporter une stabilité dans nos milieux scolaires.»
Pour assurer le succès de cette rentrée, les cégeps participeront à l’effort vaccinal. Tout au long de l’été, des messages de sensibilisation à ce sujet leur ont été envoyés. À la rentrée, chaque établissement offrira une clinique de vaccination.
Quelques cégeps ont mené des sondages à l’interne afin d’estimer la couverture vaccinale de leur population étudiante. Les autres institutions misent sur les données offertes par le ministère de la Santé pour l’ensemble du Québec.
«Nous sommes confiants que la reprise de nos activités se déroulera de façon positive grâce à l’engagement de tous les intervenants qui gravitent autour de l’organisation des services, dont bénéficient nos étudiants.»
Nathalie Vallée, présidente du Regroupement des cégeps de Montréal (RCM)
Une cellule de coordination formée des cégeps, du ministère de l’Éducation et de la Direction de santé publique a été formée. Son mandat sera de surveiller la situation épidémiologique dans les écoles, d’imposer des mesures en fonction de son évolution et d’assurer leur application.
Aucun compromis quant à la réussite
À l’aube de cette rentrée, il est difficile de prédire qu’elle sera le niveau de la cuvée qui fera son entrée au cégep. En effet, les étudiants n’ont pas été soumis aux traditionnels examens du ministère, points culminants vers le passage vers les études supérieures.
Malgré cela, pas question de changer les exigences en matière de réussite scolaire, assure la directrice générale du Collège Dawson, Diane Gauvin. «On ne nivellera pas vers le bas, a-t-elle tranché. Ce qu’on va plutôt faire, c’est d’accompagner les étudiants qui ont le plus de difficulté, pour s’assurer qu’ils obtiennent leur diplôme.»
Pour permettre aux nouveaux étudiants d’exceller, des mesures seront prises dans certains établissements. Par exemple, au Collège Ahuntsic, un bureau sera ouvert spécialement aux élèves de première année. On y retrouvera plusieurs spécialistes, dont un technicien en éducation spécialisée ainsi qu’un orthopédagogue.
«Nos équipes seront prêtes dans l’ensemble des collèges, assure Mme Vallée. Ils attendent ce moment depuis le printemps dernier.»
Stabilité insoupçonnée
Lors de la pandémie, les étudiants se sont vus offrir la possibilité d’opter pour la mention incomplet lors de leur participation aux cours. Celle-ci, normalement réservée aux personnes souffrant d’une maladie, ou d’un drame personnel, permet l’abandon d’un cours sans compromettre les résultats scolaires.
En raison de ce phénomène, plusieurs cégeps craignaient une hausse importante d’étudiants à la rentrée. Or, il semblerait que le nombre d’inscriptions soit relativement stable comparativement à la dernière année.
«Il y a une hausse légère, mais on ne peut pas nécessairement l’attribuer à la pandémie, explique Mme Vallée. La région métropolitaine connait une hausse démographique aussi.»
Des mesures seront mises en place dans les cégeps pour assurer la tenue d’activités sociales et culturelles, a-t-on garanti.