Souhaitant venir en aide aux jeunes familles, la cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ), Dominique Anglade, propose de rendre le congé parental disponible pendant une période supplémentaire de six mois pour les parents qui cherchent une place en service de garde, mais qui n’en trouvent pas.
«Nous devons en faire davantage pour soutenir les jeunes familles et plus particulièrement les femmes. Pour ma formation politique, l’accès aux services de garde devrait être un droit au même titre que le droit à l’éducation», a indiqué Mme Anglade par voie de communiqué, samedi.
La cheffe libérale participait, samedi avant-midi, au rassemblement de l’organisation Ma place au travail, à Québec, qui avait pour but de souligner le premier anniversaire du regroupement et de soutenir les familles qui doivent sacrifier leur retour au travail par manque de place en service de garde.
Alors que le gouvernement caquiste déposera son budget le 22 mars, Mme Anglade a dénoncé l’impact économique qu’aurait causé «l’inaction de la CAQ» dans le dossier des services de garde.
«Nous sommes dans une pénurie de main-d’œuvre comme nous n’en avons jamais connu, mais en limitant le retour au travail des femmes, la CAQ nuit aussi à notre épanouissement économique», explique-t-elle.
Autres propositions
Le PLQ propose par ailleurs de faire de l’accès aux services de garde un droit comme celui prévu dans la Loi sur l’instruction publique. Le parti souhaite aussi faire en sorte que «les 51 000 enfants en attente d’une place en service de garde aient tous une place, notamment en priorisant la création de places poupons (0-18 mois) et en milieu de travail». L’implantation de cette mesure s’échelonnerait sur cinq ans.
Le parti de Mme Anglade voudrait aussi convertir 67 000 places non subventionnées en services de garde en places subventionnées, afin de s’assurer que tous les parents québécois déboursent le même tarif de 8,70 $.
Au rassemblement de samedi, à Québec, Mme Anglade était accompagnée de la porte-parole libérale de la famille, Jennifer Maccarone, et de la porte-parole de la condition féminine, Isabelle Melançon.
Mme Maccarone est d’avis que sous le gouvernement de la CAQ, l’accès aux services de garde aurait reculé au Québec.
«Lorsque le premier ministre déclenchera les élections, son gouvernement aura fermé plus de places en service de garde qu’il en aura ouvert. Un bilan négatif», croit-elle.
De son côté, Mme Melançon est préoccupée par l’impact du manque de place pour les femmes du Québec.
«Je trouve ça inacceptable que des parents et, majoritairement des femmes, doivent sacrifier leur carrière, car elles n’ont pas accès à un service de garde», soutient-elle.
Réactions du gouvernement
Contacté par Métro, le ministre du Travail, Jean Boulet, a réagi à l’annonce faite par Mme Anglade, samedi. S’il dit comprendre les parents dans le contexte du manque de places en services de garde, M. Boulet s’inquiète de l’effet potentiel que pourrait avoir le fait d’offrir des semaines de prestation additionnelles au Régime québécois d’assurance parentale (RQAP), qui régit le système de congés parentaux au Québec.
«Ajouter des semaines additionnelles aux options actuelles du RQAP pourrait engendrer une pression financière importante sur le régime pouvant compromettre son financement stable et prévisible. Une solution pour éviter cette pression financière serait d’augmenter les cotisations pour tous les travailleurs. Les cotisations actuelles sont stables et notre objectif est qu’elles demeurent ainsi», souligne-t-il.
Le 6 février dernier, le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, avait annoncé l’octroi de 14 000 nouvelles places subventionnées dans le réseau en plus d’une entente avec l’Association québécoise des centres de la petite enfance pour la réalisation de projets d’installations préfabriquées.
Rappelons que dans le cadre de son «Grand chantier pour les familles», le gouvernement caquiste s’est engagé à ce que chaque enfant puisse avoir une place en garderie d’ici mars 2025, un engagement d’une valeur de six milliards de dollars.