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Vous changerez peut-être de circonscription électorale, sans même déménager

une flèche indique où se diriger pour le jour du vote

Plusieurs circonscriptions dans les environs de Montréal pourraient être redécoupées avant les prochaines élections fédérales. Des propositions à ce sujet ont été déposées par la Commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales.

Par exemple, la circonscription d’Ahuntsic-Cartierville pourrait se voir réduite au profit de celle de Saint-Laurent, au sud du boulevard de l’Acadie. Certains citoyens changeraient donc de député, passant de Mélanie Joly à Emmanuella Lambropoulos.

Les deux seules circonscriptions de l’île où siègent d’autres partis que les libéraux, soit Rosemont–La Petite-Patrie et la Pointe-de-l’Île, représentées respectivement par le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Bloc québécois, demeureraient presque indemnes.

Si la proposition est acceptée, la circonscription d’Outremont s’agrandirait considérablement. Elle se verrait ajouter le mont Royal ainsi qu’une mince partie du nord du centre-ville, actuellement dans Ville-Marie–Le-Sud-Ouest–Île-des-Soeurs. Outremont obtiendrait aussi une part de Notre-Dâme-de-Grâce–Westmount.

Saint-Léonard–Saint-Michel verrait aussi son territoire restreint. La portion à l’est du boulevard Langelier serait ajoutée à Honoré-Mercier, où siège actuellement le lieutenant du Québec Pablo Rodriguez. La circonscription de Dorval–Lachine–LaSalle serait aussi restreinte au sud de l’angle de la rue Airlie et de la 90e Avenue. Cette zone passerait dans LaSalle–Émard–Verdun.

Un redécoupage imposé par la Constitution

La publication de cette proposition de redécoupage électoral est imposée par la Constitution du Canada. Celle-ci prévoit en effet que les limites des circonscriptions soient examinées «après chaque recensement décennal afin de refléter les changements et les mouvements de la population du Canada», explique Élections Canada. En juin, le Parlement a modifié la formule de représentation qui détermine le nombre de députés à attribuer à chaque province, ce qui confirme que le Québec y conservera ses 78 députés.

Cependant, dans sa proposition, la Commission propose de supprimer le siège d’Avignon–La Mitis–Matane–Matapédia en Gaspésie et d’en créer un nouveau dans les Laurentides. Les limites d’une soixantaine d’autres circonscriptions sont pour leur part modifiées «pour rapprocher le chiffre de population de ces circonscriptions du quotient électoral de 108 998», peut-on lire dans le communiqué dévoilant le scénario proposé. Une douzaine de circonscriptions verraient leur nom être modifié afin que «la carte électorale reflète mieux la présence autochtone au Québec».

Selon le commissaire Louis Massicotte, professeur titulaire retraité de science politique à l’Université Laval, l’exercice n’est toutefois pas que mathématique. D’autres critères tels que «la communauté d’intérêts ou la spécificité d’une circonscription électorale» et «le souci de faire en sorte que la superficie des circonscriptions dans les régions peu peuplées, rurales ou septentrionales de la province ne soit pas trop vaste» doivent également être pris en compte, comme le prévoit la Loi sur la révision des limites des circonscriptions électorales.

Une série de consultations publiques aura lieu cet automne au sujet de la proposition de nouvelle carte électorale. Il est possible de consulter les modifications figurant dans cette proposition en visitant la carte interactive.

Avec la collaboration de Benjamin Aubert

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