L’animateur de l’émission Le monde à l’envers, Stéphan Bureau, dit «s’en vouloir» pour son entrevue avec l’humoriste Julien Lacroix, qui a été diffusée vendredi soir sur TVA. Alors que son entretien avec l’humoriste déchu a suscité de nombreuses critiques de la part de téléspectateurs sur les réseaux sociaux, M. Bureau a affirmé dimanche, sur le site de réseautage professionnel LinkedIn, être d’avis qu’il «n’a pas donné le meilleur de lui-même».
De nombreux téléspectateurs ont reproché à M. Bureau son ton et son approche lors de l’entretien télévisé, le premier qu’accordait M. Lacroix depuis la sortie du reportage du journal Le Devoir en 2020.
«Je pensais qu’il était difficile, sinon impossible, de faire entendre la voix de Julien, sa version des faits, sans qu’il traverse d’abord le mur du feu des questions les plus difficiles. Son expérience à lui, son bilan personnel ne pouvaient être entendus qu’après nous être d’abord acquittés d’un retour plus introspectif. J’en ai peut-être abusé? Pire, j’ai probablement eu l’air d’un procureur. C’est là une posture que je dénonce chez mes collègues et qui trouble mon sommeil depuis», dit l’animateur dans un message sur les réseaux sociaux.
Ce dernier poursuit en déclarant ne pas aspirer à être «un directeur de conscience», car la sienne n’est «pas immaculée».
«L’occasion d’ouvrir enfin la discussion sur la meilleure manière d’aborder ces enjeux délicats, difficiles, et surtout, qui appellent la nuance, que sont les rapports modernes entre les hommes et les femmes, et bien cette occasion a été manquée. J’en suis le seul responsable et je m’en veux puisque nous tenions là une occasion formidable de le faire. J’ai lu que j’étais “imbu” de moi-même. Le mot blesse, il colle aussi. Je ne me suis pas aimé en regardant de nouveau l’entrevue», explique-t-il.
Rappelons que Julien Lacroix avait avancé vendredi en ondes que Le Devoir était «à la recherche de clics» et était «de mauvaise foi» lorsqu’il avait publié un article sur les allégations d’inconduites sexuelles à son égard.
Julien Lacroix a également dénoncé le «travail journalistique» du Devoir. Dans son reportage en 2020, le quotidien aurait fait des «amalgames entre plusieurs affaires», dénonce l’humoriste, qui voit «un danger à faire des enquêtes comme ça».
«On avait soif de sang, on voulait que des têtes roulent. Je participe à ce spectacle-là parce que je suis ici, mais on a des questions à se poser par rapport à ce qu’on lègue à ces jeunes garçons [qui ont été dénoncés]», a-t-il soutenu.