Il semble que les marchés boursiers, précurseurs de l’économie, aient anticipé le ralentissement que vous redoutez. Jugez-en par vous-même : depuis 1960, l’indice S&P 500 a connu 12 périodes de correction excédant 18 %. Parmi ces périodes de recul, huit périodes ont correctement annoncé une récession.
Or, entre le 22 juillet et le 9 août dernier, le S&P 500 a perdu 18,5 %. Même si le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, préfère parler d’une croissance très faible, la menace d’enlisement n’en est pas moins présente et d’autres indicateurs (masse monétaire réelle, moyenne hebdomadaire des heures de travail, nouvelles commandes de biens durables, vente de logements, de meubles et d’articles ménagers, etc.) pourraient bientôt la confirmer.
Mais ce repli récent des marchés boursiers a du bon, puisqu’il ramène les ratios cours-bénéfices à des niveaux fort attrayants : 12,3 au Canada, 10,8 aux États-Unis, 9 dans les pays émergents et 8,4 en Europe, pour une moyenne mondiale de 10. Dans ce contexte, et considérant le taux des obligations, les actions offrent beaucoup d’intérêt. Ce serait donc le temps d’acheter…
Évidemment, des incertitudes persistent dans la zone euro : l’ampleur des dettes des gouvernements constitue un risque systémique réel, et personne ne peut prévoir la suite avec exactitude. Dans ma chronique de la semaine prochaine, qui traitera de la théorie du cygne noir, j’identifierai des repères qui peuvent quand même nous guider.
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