Élections

PQ, PCQ, CAQ et QS se prononcent sur la santé et les aînés

Les 4 partis proposent des visions différentes du système de santé québécois.

Les 4 partis proposent des visions différentes du système de santé québécois.

À part pour les libéraux, la campagne électorale s’est déplacée sur le terrain de la santé, ce vendredi. Québec solidaire (QS) et le Parti québécois (PQ) y sont notamment allés de leurs propositions pour améliorer les soins à domicile pour les aînés, alors que la Coalition avenir Québec (QC) et le Parti conservateur du Québec (PCQ) ont aussi parlé de santé.

Le PQ et QS souhaitent abandonner le modèle des CHSLD et des maisons pour aînés. Le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, terminerait toutefois les bâtiments déjà en construction. En visite à Gatineau, celui-ci a promis, en cas d’élection, des soins à domicile à la carte pour tous les aînés d’ici quatre ans. Le PQ a l’intention d’investir 3 G$ par année et d’allouer 50% du budget de soins de longue durée aux soins à domicile. Une somme qui serait récurrente.

«Il faut le dire: ces quatre dernières années, la volonté des aînés n’a pas été écoutée. La CAQ sait que 91% d’entre eux souhaitent vieillir dans leur maison. Néanmoins, elle préfère s’entêter dans le gouffre financier que sont les maisons des aînés, à 1 M$ la place», a indiqué Paul St-Pierre Plamondon, par voie de communiqué.

De son côté, Camille Pellerin-Forget, candidate péquiste dans Hull, estime que le «système de soins de longue durée a besoin d’un électrochoc, d’un véritable virage à 180 degrés qui inversera le modèle actuel».

QS veut une allocation pour les proches aidants

Québec solidaire s’engage pour sa part à injecter 1,1 G$ pour les aînés et les proches aidants. Le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, croit que cet investissement permettra de doubler l’offre actuelle de soins à domicile.

Plus précisément, 750 M$ seront investis chaque année pour garantir l’accès aux soins à domicile. Selon les solidaires, cela devrait permettre de mettre fin aux listes d’attente, qui comptent actuellement 45 000 personnes.

«Les aînés ont peur de vieillir dans des CHSLD abandonnés. Pour bien trop de Québécois, vieillir, c’est synonyme de solitude», a tonné Gabriel Nadeau-Dubois, qui était accompagné du Dr Yv Bonnier Viger, médecin et candidat solidaire en Gaspésie.

Selon le parti, son investissement pourrait mettre un terme à la privatisation des soins à domicile. Il vise une offre de soins à domicile totalement gérée par les services publics et communautaires.

Le porte-parole de Québec solidaire a voulu aussi mettre l’accent sur la prévention. Sur les 1,1 G$ prévus, 380 M$ financeraient le soutien envers les personnes proches aidantes. Ces dernières pourraient ainsi recevoir 15 000 $ par année, qui s’ajouteraient au crédit d’impôt existant. Il s’agirait ainsi du premier programme d’allocation pour proches aidants.

Le modèle de la CAQ attaqué, Legault le défend

MM. St-Pierre Plamondon et Nadeau-Dubois ont vertement critiqué le modèle caquiste des «maisons des aînés».

 «Pendant qu’on coupe des rubans devant les maisons des aînés, les CHSLD restent vétustes», tranche le chef péquiste. Ce dernier assure qu’ils mènent à la marginalisation des aînés et en appelle à protéger leur dignité. Le porte-parole de QS y est aussi allé avec des formules fortes. «J’entends des phrases comme: “J’aimerais mourir plutôt que finir dans un CHSLD”. J’entends ça toutes les semaines.»

En marge de son propre point de presse sur la santé, François Legault a été invité à réagir aux propos de celui qu’on surnomme «PSPP». Dans un message ferme, le premier ministre sortant a défendu son bilan. Il a notamment rappelé les investissements de 2 G$ pour les soins à domicile.

«Les deux bras m’en tombent quand j’entends ça. On a besoin des deux. […]. Il y a un moment dans ta vie que tu peux plus rester à la maison, même avec tous les services. On souhaite [que les aînés y] restent le plus longtemps, c’est pour ça qu’on va continuer d’investir. Mais il faut arrêter de mettre en opposition les maisons des aînés et les soins à domicile. Ça prend les deux», a martelé le chef caquiste.

Et d’imiter les annonces péquiste et solidaire en promettant d’ajouter 900 M$ aux sommes déjà investies dans l’offre de soins à domicile.

Les conservateurs en faveur du privé

Le Parti conservateur du Québec (PCQ) a pour sa part rappelé le fond de son plan en matière de santé. Pénurie de main-d’œuvre, temps d’attente pour avoir un médecin, qualité du service, rétention de personnel… La solution à tous ces problèmes résiderait dans l’émergence d’un système de santé privé qui viendrait concurrencer le système public.

«On voudrait faire un projet pilote pour confier la gestion des hôpitaux à des compagnies privées chevronnées», a déclaré le Dr Karim Elayoubi, candidat conservateur dans la circonscription d’Argenteuil et médecin à l’hôpital de Lachute.

Le parti de M. Duhaime veut mettre fin à ce qu’il qualifie de «monopole du public inefficace». Une décision qui passerait par la mise en concurrence de la Régie d’assurance maladie du Québec (RAMQ) avec des assurances privées, par exemple.

Concernant les maisons pour aînés et les CHSLD, la plateforme électorale du PCQ évoque une possible «assurance universelle de soins de longue durée pour toute personne de plus de 65 ans». Celle-ci pourrait être «étatique ou privée».

Inscrivez-vous à notre infolettre et recevez un résumé, dès 17h, de l’actualité de Montréal.

Articles récents du même sujet

Exit mobile version