Questionnée de tous côtés sur sa campagne difficile et son avenir comme cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ), Dominique Anglade s’est dite «très confiante pour Saint-Henri–Sainte-Anne». Elle assure toujours viser le siège de première ministre.
Mme Anglade faisait cette déclaration en marge d’un point de presse à Verdun, où elle a rappelé ses principales promesses visant les aînés.
Différents indicateurs, dont l’agrégateur de sondages Qc125.com, indiquent que la cheffe de l’opposition officielle se trouve dans une difficile bataille à trois dans sa propre circonscription de Saint-Henri–Sainte-Anne. En effet, bien qu’elle se trouve dans un bastion libéral de longue date, Mme Anglade n’est présentement pas en tête dans les projections de vote. Selon le site Qc125.com, elle se retrouve à 27%, juste derrière la Coalition avenir Québec (CAQ) et Québec solidaire (QS). Ces deux partis sont au coude-à-coude, avec 29%.
Idem dans Verdun, château fort libéral représenté par Isabelle Melançon, où QS (30%) et la CAQ (29%) sont donnés vainqueurs.
La présence de Dominique Anglade dans Verdun n’avait rien d’un hasard. C’était une façon de soutenir sa candidate Isabelle Melançon, qui a vu ses appuis s’étioler au cours des dernières semaines. L’ex-conseillère d’arrondissement de Projet Montréal, Véronique Tremblay, y portera la bannière caquiste. Elle pourrait ainsi mettre un terme au règne libéral qui dure depuis 1966 dans Verdun.
La CAQ déploie beaucoup d’efforts dans ces circonscriptions. Le premier ministre sortant, François Legault, était d’ailleurs dans Verdun quelques heures avant sa rencontre avec la mairesse de Montréal, Valérie Plante. «Ça n’a aucun sens que le Parti libéral soit dans cet état-là. […] Si [Dominique Anglade] perd cette circonscription, ça sera une catastrophe pour le parti», indique à Métro le politologue André Lamoureux.
Malgré les sondages, la cheffe libérale n’en démord pas. Le matin même, au 98,5 FM, l’animateur Paul Arcand l’avait piquée en déclarant qu’un chef libéral «qui perd, ça ne reste pas longtemps».
«Quand j’ai répondu “ce n’est pas mon intention” [à M. Arcand], c’est que ce n’est pas mon intention de perdre quoi que ce soit. Mon intention, c’est de faire cette campagne-là pour remplacer François Legault. C’est ça, mon intention.»
Mon intention est de rester en poste et d’être première ministre du Québec.
Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec
À Montréal, la formation politique fait pourtant face à l’appétit de la CAQ, qui souhaite lui ravir plusieurs de ses châteaux forts. En plus de Saint-Henri–Sainte-Anne et Verdun, les circonscriptions de Maurice-Richard, Marquette et Anjou–Louis-Riel pourraient passer aux mains du parti majoritaire sortant.
«Regardez-moi aller», lançait la cheffe du PLQ
À la tête du PLQ depuis 2020, la cheffe d’opposition a récemment fait face à de nombreux défis. Tout récemment, elle a dû assumer une erreur de 12 G$ dans le cadre financier de sa formation politique. Une erreur corrigée ce lundi sur le site internet du PLQ.
Pourtant, ce n’est pas la seule difficulté qui mine le PLQ depuis le début de la campagne. Le candidat libéral dans Joliette, Malek Arab, est devenu le troisième à se désister, samedi.
À Verdun, Dominique Anglade est restée ferme: «Ne sous-estimez pas les libéraux», a-t-elle martelé. Ce week-end, elle clamait: «Regardez-moi aller, regardez-moi aller dans la campagne». Un clin d’œil assumé au «Just watch me» prononcé par Pierre Elliott Trudeau lors de la crise d’Octobre 1970, a-t-elle confirmé ce lundi.
Les casseroles du parti, comme celles issues des années d’austérité de Philippe Couillard, collent aussi au PLQ. Aujourd’hui, Mme Anglade tente de les faire oublier en se positionnant plus à gauche. «On n’est pas là pour refaire le passé, mais bâtir l’avenir», a-t-elle souligné, rappelant sa volonté de faire des investissements massifs.