À l’issue de cette campagne électorale, le Parti libéral du Québec (PLQ) se veut rassembleur et porteur d’unité. La cheffe Dominique Anglade a assuré, lors de son discours, que son parti en sera un qui «représente[ra] l’ensemble des Québécois».
C’est presque un discours de victoire qu’a semblé livrer la cheffe des libéraux, députée de Saint-Henri–Sainte-Anne et cheffe de l’opposition au Théâtre Corona, devant militants, membres, candidats et élus de son parti.
«Les Québécois nous demandent d’être l’opposition officielle», a lancé celle qui affirme avoir voulu rassembler tout au long de la campagne. Avec 23 députés élus ou en tête, le PLQ arrive en deuxième place dans les sièges… même si le parti se classe quatrième dans les intentions de vote.
Malgré les circonscriptions montréalaises que le PLQ a réussi à conserver, le parti a été dépouillé de la plupart des circonscriptions qui étaient les siennes dans le reste du Québec. La bataille serrée qu’a menée Mme Anglade dans sa circonscription et quelques châteaux forts habituellement gagnés d’avance ont donné des résultats moins catastrophiques que ce que laissaient entendre les premiers sondages.
«Les débuts de la campagne ont été plus difficiles au niveau de l’organisation, mais après ça on s’est repris», a affirmé celle qui représentera les citoyens de Saint-Henri–Sainte-Anne. Ce message se voulant rassembleur est résolument le mot d’ordre du caucus. C’est ce que Julie Guertin, candidate dans La Prairie, a également fait valoir. «On est là pour représenter tous les citoyens, pas seulement ceux qui votent pour nous», a-t-elle dit.
Jonathan Marleau, candidat défait par Québec solidaire dans Maurice-Richard, abondait également en ce sens.
Dominique Anglade restera-t-elle comme cheffe?
En fin de discours, Dominique Anglade assurait aux Québécois et aux Québécoises qu’elle déploierait «la même énergie, la même conviction, la même ambition» qu’elle entretient pour «nous tous».
«Elle nous a montré c’est quoi le leadership noir, c’est quoi le leadership qui va représenter tous les Québécois», a d’ailleurs souligné Madwa-Nika Cadet, nouvellement députée de Bourassa-Sauvé. La circonscription était auparavant représentée par Paule Robitaille, également du PLQ.
Je veux m’adresser à tous les Québécois et toutes les Québécoises. Je veux vous dire une chose. Que vous ayez voté pour nous ou que vous ayez voté pour une autre formation politique, ma porte, notre porte, sera toujours toujours ouverte.
Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle du Québec
Elle a pris soin de livrer également ce message en anglais, assurant qu’elle allait représenter tous les Québécois, «peu importe pour quel côté ils prennent».
En entrevue avec Métro, à la suite de son discours, elle a déclaré se sentir «très bien» malgré une «campagne qui a demandé énormément d’énergie».
Les remerciements envers l’équipe, les élus, «une armée de bénévoles» et la circonscription de Saint-Henri–Sainte-Anne qui lui «font confiance pour une troisième fois» ont suscité des applaudissements et des encouragements dans la salle. La lutte n’a pas été facile, puisque Mme Anglade était au coude à coude tout au long de la campagne avec les candidats de QS et de la CAQ.
Talonner la CAQ
Le rôle d’une opposition officielle face à un parti majoritaire aussi fort sera «d’aller talonner le gouvernement sur des enjeux bien spécifiques», a expliqué Anglade en entrevue avec Métro, nommant entre autres l’environnement. Elle a également évoqué la «question de l’économie» ainsi que «toutes sortes d’incohérences au niveau du gouvernement».
Elle a rappelé encore une fois le mot d’ordre du parti: «Il faut qu’on rassemble, il faut arrêter de diviser.»