S’il ne peut qu’y avoir un seul vainqueur aux élections municipales, l’Est de Montréal peut au moins se réjouir que les promesses des deux principaux partis pour ce secteur sont à la fois ambitieuses et assez semblables. Lors d’un débat portant sur le développement de l’Est, les deux principaux chefs de parti se sont affrontés davantage sur la crédibilité et la capacité à livrer les promesses.
Luc Rabouin, chef de Projet Montréal, et Soraya Martinez Ferrada, cheffe d’Ensemble Montréal, se sont affrontés lundi lors d’un débat organisé par la Chambre de commerce de l’Est de Montréal. Tous deux ont souligné la nécessité de concrétiser le projet de tramway. Tous deux ont ont promis de construire du logement. Tous deux ont promis d’investir pour un pôle d’innovation.
Les échanges les plus corsés ont porté davantage sur leurs réalisations passées et leur crédibilité. Lorsque M. Rabouin a souligné les importantes occasions de développement qui se présentent pour l’Est, Mme Martinez Ferrada a répondu qu’il aurait pu agir davantage pendant les deux mantdats de Projet Montréal.
«Ce n’est pas maintenant qu’il faut agir, c’était avant», a-t-elle dit, accusant son rival d’avoir investi davantage dans les quartiers centraux et dans l’Ouest que dans les quartiers de l’Est.
M. Rabouin a répliqué que certaines actions du gouvernement fédéral alors que Mme Martinez Ferrada était ministre ont nui au développement de l’Est. L’organisme Montréal international a notamment mis à pied plusieurs employés à la suite du retrait de certains mandats par les gouvernements fédéral et provincial.
Miser sur les projets livrés
Appelés à décrire ce qui les rend plus crédibles que leur adversaire sur la question de l’Est, les deux candidats ont rappelé les projets qu’ils ont livré, chacun dans leur rôle respectif. Luc Rabouin a notamment souligné la bonne collaboration entre la métropole et la Ville de Montréal-Est, qui ont récemment inauguré les premiers jalons du corridor vert de l’Est.
«J’ai une historique de livraison de projets dans l’Est de Montréal», a dit celui qui a succédé à Valérie Plante à la tête de Projet Montréal. «Je connais la machine. Je connais les finances de la Ville. […] Je n’ai pas de courbe d’apprentissage, je serai efficace dès le jour 1.»
Quant à Soraya Martinez Ferrada, elle rappelle qu’elle est la première à avoir réuni les acteurs du milieu pour un premier Sommet de l’Est, alors qu’elle était députée fédérale.
«J’ai livré le Sommet. Je suis allé chercher du financement de Québec et d’Ottawa pour le faire», rappelle-t-elle.
Mme Martinez Ferrada affirme que les principales promesses de son opposant pour l’Est proviennent de la mobilisation des acteurs qu’elle a mise en place.
Un «capitaine de l’Est»
Jean-Denis Charest, président-directeur général de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal, se réjoui de la mobilisation des deux partis pour les enjeux de l’Est.
«Nous avons deux candidats qui nous ont promis que l’Est de Montréal allait être porté directement par le maire ou la mairesse», souligne-t-il.
M. Charest a lancé un plaidoyer pour que les Montréalais élisent un ou une «capitaine de l’Est». Il s’est toutefois réservé de dire qui, selon lui, était le mieux placé pour occuper ce rôle.
