Montréal

Cinq façons de prévenir un comportement agressif chez les chiens

Alors que la Ville de Montréal a présenté un projet de règlement qui vise à resserrer l’encadrement des chiens considérés dangereux, Frédéric Labbé, propriétaire d’une école de dressage canine à Pointe-aux-Trembles, explique que les bêtes qui mordent peuvent être réhabilitées.

Voici les cinq recommandations d’un maître-chien d’expérience afin de prévenir les comportements agressifs chez les chiens.

S’informer des origines du chien
Connaître les origines de l’animal que l’on veut adopter est un élément clé lorsqu’il est temps d’adopter, selon M. Labbé.

«Les gens choisissent souvent les chiens en fonction d’un coup de cœur, mais ils ne prennent pas le temps de vérifier si c’est le chien qu’il leur faut. On doit idéalement rencontrer les parents du chiot afin d’avoir une idée de la personnalité de la famille et de savoir à quoi s’attendre. Je recommande également de faire affaire avec des éleveurs responsables.»

Il explique qu’il est important de bien se renseigner afin de mieux encadrer le chien tout au long de sa vie.

«Si on sait que le père du chiot était un mâle alpha, on peut se douter que ses petits seront dominants et on peut alors ajuster l’éducation du chien en fonction de cela.»

Apprendre à connaître l’animal
Apprendre à identifier les situations qui peuvent stresser un chien est un facteur très important afin de prévenir le comportement agressif.

«Tout propriétaire de chien devrait savoir ce qui angoisse son chien afin d’agir en amont et amoindrir les possibilités que ce dernier devienne agressif. Si par exemple mon chien a peur des sirènes de pompier, je sais comment le rassurer et comment réagir si jamais il y a quelque chose qui se passe.»

Encadrer le comportement du chien
Selon M. Labbé, éduquer un chien fait partie des choses à faire afin de prévenir un éventuel comportement agressif.

«Il faut comprendre le rôle du maître. Je dis toujours à mes clients, « si vous devenez trop permissif, c’est vous qui allez vivre chez le chien et non le contraire. » Il faut établir des règles claires. Si le chien est trop possessif ou dominant de sa gamelle et qu’il gronde quand on s’y approche, il faut tout de suite lui faire comprendre qui le maître et réprimander ce comportement.»

L’expert recommande d’avoir toujours chez soi une cage pour le chien, de le tenir en laisse en présence d’inconnus et d’éviter que l’animal dorme dans la chambre de ses maîtres.

Être cohérent
Il est important de toujours être cohérent et clair avec le chien lorsque ce dernier agit d’une façon particulière, selon les explications de M. Labbé.

«J’ai une cliente qui était surprise que son chient ait mordu sa petite fille de quatre ans. Pourtant, le chien avait déjà mordu d’autres personnes dans le passé et la dame en question n’avait rien fait. Les chiens ne comprennent pas les nuances, il n’y a pas de zones grises. Dans leur tête ils peuvent soit faire ou pas quelque chose, il n’y a pas de milieu.»

Consacrer du temps à son chien
Selon les observations de M. Labbé, huit personnes sur dix ne se concentrent pas sur leur chien quand ils sont avec lui.

«Les gens sortent promener leur chien, mais passent leur temps à regarder leur téléphone. Quand on adopte un chien, il est important de lui donner du temps et de l’attention. Sinon, le chien comprend qu’il peut faire ce qu’il veut quand il veut lorsqu’il est à l’extérieur et le contrôler est alors beaucoup plus difficile quand il y a des situations difficiles ou stressantes pour le chien.»

«Il faut mieux encadrer les propriétaires de chien» 

Questionné au sujet du nouveau règlement présenté par Montréal qui interdira les chiens de « type pitbull » ou déclarés dangereux, M. Labbé croit que la menace ne vient pas des chiens, mais des propriétaires mal encadrés.

«Il faut que les gens comprennent qu’il n’y a pas de race dangereuse. Il y a des chiens qui sont plus dominants ou possessifs que d’autres, mais on ne peut pas affirmer que les pitbulls sont plus dangereux que les boxers ou les caniches.»

Le dresseur professionnel qui travaille avec des chiens depuis près de 25 ans explique que le règlement n’aura pas l’effet escompté, soit d’accroître la sécurité publique.

La clé du succès, selon lui ? Mieux contrôler la vente des animaux et la vérification des aptitudes propriétaires.

«Ce ne sont pas les chiens qui sont dangereux, mais plutôt l’ignorance de leurs propriétaires. Souvent, les gens achètent des animaux sans prendre le temps de se renseigner de leur origine, de les éduquer, de les connaître. Tout propriétaire de chien devrait savoir ce qui déclenche une réaction particulière chez son animal afin de bien l’encadrer.»

Le maître-chien cite en exemple la règlementation en Suisse selon laquelle les citoyens ne peuvent pas acquérir un chien sans avoir suivi une formation spécialisée.

«Ceci devrait être obligatoire. Les gens devraient avoir un permis pour avoir un chien, tout comme un doit avoir un permis pour conduire. Si jamais on s’aperçoit qu’il y a de la négligence, on enlève le permis et ça règle une grosse partie du problème», conclut-il.

La Brigade Canine de Pointe-aux-Trembles en bref
L’entreprise familiale a ouvert ses portes en 1970. Elle a fait de l’intervention auprès de 60 000 chiens depuis son ouverture.

Frédéric Labbé, maître-chien de l’école, travaille avec des chiens depuis près de 25 ans. Ce sont ses grands-parents, également des experts dans le domaine, qui lui ont transmis cette passion.

La Brigade canine a un taux de réussite de 96 %, selon elle, et intervient chaque semaine auprès de 300 chiens de tous les coins de la province.

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