La période des déménagements et de la pénurie de logement aura été plutôt tranquille à Montréal cette année alors qu’une semaine après le 1er juillet, un seul ménage est toujours à la recherche d’un logement.
Quatre des cinq familles qui se sont retrouvées à la rue il y a sept jours ont donc trouvé un nouvel appartement. En 2011, dix-huit familles s’étaient retrouvées sans logement. La saison 2012 des déménagements aura donc été plutôt clémente.
«Au début des années 2000, nous étions littéralement inondés d’appels de personnes et de familles à la recherche d’un logement. Les derniers jours ont été beaucoup plus tranquille cette année. On voit qu’il y a vraiment une grosse différence», admet François Saillant, l’un des porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).
Le processus de recherche de logement pourrait toutefois s’avérer assez périlleux pour ce qui est du dernier ménage hébergé temporairement. Il s’agirait d’une famille cinq personnes comptant deux adultes et trois enfants.
«Le père a perdu son emploi et les revenus de la famille ont donc diminué. Ils n’avaient donc plus les moyens de demeurer au même endroit. Comme il s’agit d’une famille nombreuse, ce sera très difficile de leur trouver rapidement un logement à leur mesure (grandeur et prix). L’offre est très restreinte après le 1er juillet», déplore M. Saillant.
Selon une responsable du centre YWCA de Montréal (où sont hébergés temporairement les ménages), la recherche de logement est une situation qui perdure toute l’année. «On reçoit plusieurs appels par jour de gens qui ont besoin d’hébergement de courte durée. Des gens qui recherchent un logement, il y en a tous les jours de l’année», indique-t-elle.
Avenir peu prometteur
Au cours des cinq premiers mois de l’année, à peine 160 logements locatifs privés auraient été mis en chantier, une diminution de 49% par rapport à l’an dernier. Jusqu’à maintenant en 2012, on a construit 14 fois plus de copropriétés (condos) que de logements locatifs.
«C’est un non sens de construire plus de logements locatifs à Trois-Rivières qu’à Montréal. Les prochaines années risquent d’être très laborieuses si rien n’est fait du côté des gouvernements afin de diminuer la pénurie de logements abordables», soutient le porte-parole du FRAPRU.
Ce printemps, le taux d’inoccupation des logements locatifs de Montréal était de 2,2%, alors qu’un taux de 3% est généralement recommandé. Notons qu’un faible taux d’inoccupation comme c’est le cas actuellement avantage les propriétaires, limite le choix des locataires et est souvent synonyme de loyers mensuels plus élevés.