Ravagée par un incendie criminel il y a près d’un mois, la station de radio haïtienne CPAM 1610 poursuit ses activités dans des conditions extrêmement difficiles.
Dans la nuit du 1er au 2 juillet, les locaux de la radio situés dans le quartier Saint-Michel ont été violemment incendiés. Un homme masqué a brisé la vitre du local, puis répandu de l’activant (essence) à l’intérieur et dans les conduits d’aération avant d’allumer le brasier.
Malgré ce dur coup, les activités de la station n’ont cessé que 72 heures. Les bureaux du boulevard Crémazie sont toutefois inaccessibles et pourraient le demeurer pour encore quatre ou cinq mois, en attendant que les travaux de reconstruction soient terminés.
D’ici là, les animateurs et leurs collègues poursuivent leur travail quotidien dans des conditions déplaisantes, dans un minuscule local du même quartier.
«Nous sommes passés d’un lieu de travail sur deux étages à un plateau qui ne compte que deux pièces. Nous travaillons dans un espace très restreint. Nous avions quatre studios d’animation et de mise en ondes, alors que maintenant nous n’avons plus qu’un seul studio de fortune», explique le directeur de l’information de la station, Pierre Emmanuel.
La vie suit tout de même son cours à la radio haïtienne de Montréal. Et pas question de plier ou de céder face à l’intimidation.
«Des menaces, on en reçoit régulièrement. Alors si on devait plier à chaque fois, nous n’existerions plus depuis longtemps. Pour l’instant, on poursuit nos activités et il n’y a pas de différence pour l’auditeur. Les seuls inconvénients, c’est l’équipe qui les ressent. Il peut y avoir deux fois moins de personnes dans nos petits locaux. Après chaque émission, on ne peut plus discuter avec nos collègues comme on le faisait auparavant. Tout le monde quitte immédiatement. Les contacts humains sont restreints et il fait aussi très chaud», déplore M. Emmanuel.
Au cours des prochaines semaines, la station de radio haïtienne de Montréal passera de la fréquence 1610 au 1410 et augmentera de dix fois la puissance de son antenne, ce qui permettra à des auditeurs de la grande région de Montréal de capter ses émissions.