Les conseils municipal et d’agglomération de Montréal se sont réunis exceptionnellement à Pierrefonds-Roxboro, dimanche, afin de prolonger l’état d’urgence déclaré vendredi, pour cinq jours.
«La situation est sous contrôle, mais nous souhaitons avoir tous les moyens à notre disposition pour nous permettre de faire certaines dépenses et mettre en place certaines initiatives sans nécessairement passer par le comité exécutif et le conseil municipal», a indiqué la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
Lors de l’assemblée, qui s’est tenue à l’école secondaire anglophone Pierrefonds Comprehensive, le chef de l’opposition, Lionel Perez a pour sa part vanté la résilience dont ont fait preuve les résidents de Montréal depuis le début de la crue printanière.
«Le mot d’ordre aujourd’hui est solidarité, avec les riverains et les Montréalais, ainsi qu’un appui indéfectible avec la population affectée par cette épreuve des plus difficiles. C’est dans les moments difficiles que l’on juge de la valeur des gens. Encore une fois, on peut voir que les Montréalais ont été extraordinaires», a-t-il souligné.
De son côté, le maire de L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève, Normand Marinacci, a fait l’éloge de l’adoption par son administration d’un règlement interdisant toute nouvelle construction en zone inondable centenaire.
Les deux secteurs les plus durement touchés dans l’arrondissement sont l’Île Mercier, une communauté d’environ 50 personnes où les résidents ont de l’eau jusqu’à mi-cuisse ainsi que le parce des maisons mobiles sur la montée Wilson.
«À l’île Mercier, on ne peut pas faire des digues, donc il y a beaucoup de gens qui ont évacué de façon volontaire. Ils ont été pris en charge à notre centre d’hébergement. Au parc des maisons mobiles, le service de la sécurité civile a décidé de couper l’électricité hier à 19h. Il y a environ une quinzaine de personnes qui ont décidé de rester quand même», précise-t-il.
Gestion proactive
Le maire de Pierrefonds-Roxboro, Jim Beis, se targue que la situation des inondations dans son arrondissement a été géré de façon proactive et efficace.
Quelque 752 résidences ont été affectées par les inondations en 2017 à Pierrefonds-Roxboro. Pour le moment, à peu près une cinquantaine de résidences ont été inondées et une douzaine de personnes ont dû être évacuées.
«Nous sommes passés en mode intervention d’urgence beaucoup plus tôt cette fois-ci. Nous avons pu limiter les dégâts et stabiliser la situation. Nous avons créé des digues naturelles qui auraient normalement nécessité des milliers de sacs de sable. Sans ces ouvrages, on aurait été inondé il y a cinq jours partout sur le territoire», Jim Beis, maire de Pierrefonds-Roxboro
La mairesse d’Ahuntsic-Cartierville, Émilie Thuillier, ne déplore aucune maison inondée sur son territoire.
«Je tiens à souligner la préparation des autorités, de l’arrondissement et des résidents. On a appris beaucoup de choses de 2017. On a construit des digues naturelles très tôt et très bien positionnées. On est capable de les rehausser au besoin. On a donné rapidement deux palettes de sacs de sable aux personnes les plus susceptibles d’être affectées», a-t-elle fait valoir.
Sue Stacho, une résidente de l’Ouest-de-l’Île et porte-parole du groupe Sauvons l’Anse-à-l’Orme, qui s’oppose au développement immobilier de terrains boisés et en friche à Pierrefonds-Ouest, a fait un plaidoyer en opposition à tout nouveau développement en zone inondable, lors de la période de questions du public.
«Les gens sont en situation de crise extrême présentement. Nous disposons de moyens pour éviter de nouvelles crises. Nous ne pouvons absolument plus construire dans ces zones. On ne peut plus créer de nouvelles constructions et mettre plus de gens en danger», fait-elle valoir.
Il s’agissait de la première fois depuis la reconstruction de l’actuel hôtel de Ville de Montréal, en 1926, que le conseil siégeait à un autre endroit.