Le témoignage de Jacques Victor, spécialiste d’appels d’offres et octroi de contrats se poursuit lundi matin à la Commission Charbonneau, mais les médias ne peuvent toujours pas en relater le contenu. Dès qu’il est question du Faubourg Contrecoeur, la Commission Charbonneau redouble de précaution et préfère interdire de façon préventive la publication et la diffusion du contenu des ses témoignages.
Après le témoignage d’Isabelle Toupin de la Sureté du Québec le 23 et 24 janvier, et une portion du témoignage de Michel Lalonde, président de la firme de génie Génius, voilà maintenant que c’est le témoignage M. Victor qui est frappé d’une ordonnance de non-publication.
Pour le moment, seul le témoignage d’Isabelle Toupin, qui avait enquêté sur le Faubourg Contrecoeur, avait été libéré quelques jours après son passage devant la commission.
Une fois que M. Victor aura complété son témoignage, ce qui devrait être fait lundi en fin de matinée, la présidente France Charbonneau statuera sur ce qui peut être libéré. Les ordonnances visent à s’assurer que les faits révélés par les témoins ne mettront pas en péril les procès à venir dans le dossier du Faubourg Contrecoeur.
D’un côté, les experts doivent faire attention de ne pas divulguer trop d’éléments concernant leurs preuves qui serviront dans les procès. D’un autre côté, le directeur des poursuites pénales et criminelles, qui a déposé une requête de non-publication, veut s’assurer que les accusés auront droit à un procès juste et équitable et éviter qu’un éventuel jury soit contaminé par les révélations de la Commission Charbonneau.
Ces témoignages n’ont pas été livrés en huis clos; ils sont frappés d’une ordonnance de non-publication. Les médias ne peuvent pas rapporter les propos, mais les audiences restent publiques. Toute personne qui le souhaite peut assister aux audiences au 500 René-Lévesque Ouest, 9e étage.
Opération Faufil : Faubourg Contrecoeur
- Dans le cadre du projet d’habitation du Faubourg Contrecoeur, un stratagème a été mis en place afin de favoriser l’entreprise Construction F. Catania.
- Le 17 mai, l’escouade Marteau arrête l’ancien président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Frank Zampino, l’homme d’affaires Paolo Catania, l’ancien président de la Société d’habitation de Montréal, Martial Filion, et l’ex-organisateur politique d’Union Montréal, Bernard Trépanier. Ils sont accusés de fraude, de complot et d’abus de confiance.