La qualité de l’air dans le métro inquiète l’opposition officielle à l’hôtel de ville, qui interpelle la Société de transport de Montréal. Cette dernière assure pourtant qu’elle prend déjà des mesures pour surveiller la quantité de polluants respirés par ses usagers.
«On veut que les Montréalais sachent ce qu’ils respirent quand ils vont dans le métro», a déclaré en conférence de presse vendredi la leader de l’opposition officielle, Karine Boivin-Roy.
Ensemble Montréal déposera une motion pendant la prochaine séance du conseil municipal, le 16 septembre, afin de demander à la STM d’évaluer la qualité de l’air dans le réseau du métro «dans les plus brefs délais». Selon le parti, une telle évaluation devrait être réalisée «de manière ponctuelle». Ses résultats devraient également être accessibles en ligne «en temps réel».
«Plusieurs scientifiques n’écartent pas la possibilité que les particules fines présentes dans le métro puissent un jour causer des problèmes, non seulement aux usagers, mais aussi aux employés. Donc, mieux vaut prévenir que guérir», a renchéri le conseiller du district de Saint-Léonard-Ouest, Dominic Perri.
La dernière étude disponible sur le sujet se base sur des données collectées à l’été 2010 et à l’hiver 2011.
«On aurait besoin d’un portrait plus récurrent et récent de la qualité de l’air que les Montréalais respirent dans le métro», estime Mme Boivin-Roy.
«Notre préoccupation première, c’est la santé du public.» -Dominic Perri, conseiller du district de Saint-Léonard-Ouest
Mieux qu’à Toronto
Cette étude universitaire, réalisée en 2017 pour Santé Canada, dresse un portrait de l’exposition à des particules fines des usagers du métro de Montréal, de Toronto et de Vancouver.
Selon celle-ci, le réseau du métro serait «associé avec des niveaux élevés de polluants atmosphériques». Les particules fines émises dans le métro seraient principalement composées de métaux lourds issus de la friction du train avec les rails.
Les Montréalais qui empruntent le métro seraient toutefois trois fois moins exposés que les Torontois à ces polluants, considérés dangereux pour la santé.
«Le fait que le métro roule avec des pneumatiques plutôt qu’avec des roues de fer favorise beaucoup la qualité de l’air puisque cela limite la circulation de particules nuisibles dans l’air», a expliqué à Métro une porte-parole de la STM, Amélie Régis.
Cette dernière a indiqué que la STM «effectue déjà des mesures périodiques de la qualité de l’air dans le métro afin de s’assurer d’offrir le meilleur environnement possible à sa clientèle et ses employés».
La société de transport prévoit d’ailleurs investir 28,6 M$ d’ici 2027 afin de rénover et de prolonger la vie de ses 88 postes de ventilation mécanique. Plusieurs d’entre eux ont été construits il y a plus de 50 ans.
Une analyse régulière
Ensemble Montréal demande en outre à la STM d’installer un dispositif qui analyse la qualité de l’air dans chacune des cinq stations les plus achalandées de son réseau du métro. Il s’agit des stations Berri-UQAM, McGill, Bonaventure, Concordia et Longueuil. La facture totale de ces installations, en incluant leur entretien, grimperait à 1,5 M$, selon le parti.
«Il n’y a pas de prix pour la santé des Montréalais», a affirmé Mme Boivin-Roy, tout en précisant que cette somme ne représente qu’environ 1% du budget de quelque 1,5 G$ de la STM pour l’année en cours.
La STM indique pour sa part qu’elle a mis en place au début de l’année «un programme régulier d’échantillonnage de la qualité de l’air» qui vise pour l’instant les stations Berri-UQAM, Jean-Talon et Longueuil. Des tests ont eu lieu cet été et d’autres sont prévus cet automne et cet hiver.
«Les résultats des échantillonnages démontrent que la qualité de l’air dans le métro est très bonne.» -Amélie Régis, porte-parole de la STM
La STM s’est également montrée ouverte à mettre en ligne les résultats de ces analyses.