L’arrivée du Réseau express métropolitain (REM) à Longueuil créera «une petite révolution» pour la mobilité dans l’agglomération, soutient le DG du Réseau de transport de Longueuil (RTL), Michel Veilleux. Son groupe entend profiter de l’occasion pour revoir tout son réseau de bus local, du pont Champlain jusqu’au Vieux-Longueuil en passant par Boucherville et Saint-Bruno.
«Certains secteurs de notre territoire n’ont pas été revus depuis plus de 30 ans. Il faut saisir cette opportunité pour les mettre à jour et moderniser notre desserte», explique le DG en entrevue à Métro. Il dit vouloir profiter de «l’ouverture actuelle» en matière de mobilité pour changer la donne, une fois pour toutes.
La plupart des lignes locales circulant sur le pont Champlain seront rabattues sur les trois nouvelles stations du réseau du REM. C’est dans ce secteur que le nouveau système de métro léger aura le plus d’impacts au quotidien sur les usagers, d’après l’organisation.
«Ça va créer beaucoup de demande. On va devoir s’ajuster pour minimiser l’impact des correspondances. Chose certaine, on va pouvoir libérer des bus pour nourrir les nouvelles stations du REM avec des lignes locales qui passent plus fréquemment.» -Michel Veilleux
À l’heure actuelle, seuls des services de navettes express circulent sur le pont Champlain, en provenance et à destination de la Rive-Sud. Le hic: la voie leur étant réservée arrive à saturation. «Elle a clairement atteint sa limite, observe Michel Veilleux. On en est à 23 000 personnes en période de pointe du matin et les autobus reviennent vides.»
Le REM, de ce point de vue, «changera toute la dynamique des déplacements» à Longueuil, selon lui.
Plus de liens au-delà du REM
Au-delà de ces révisions, le RTL envisage aussi «profiter du fait que des bus seront libérés» pour développer davantage de liens locaux dans les axes nord-sud et est-ouest.
Le corridor Taschereau ainsi que celui de l’Autoroute 30 sont actuellement sous la loupe du réseau de transport.
«On en est à se demander si on ne peut pas aussi optimiser certains quartiers, en termes d’heures de services, de nombre d’arrêts ou encore de stationnements incitatifs. L’arrivée du REM va nous permettre de se concentrer là-dessus et de renforcer ces liens-là», illustre M. Veilleux.
Ce dernier affirme que les travaux devant être effectués dans le tunnel Louis-Hyppolite Lafontaine représentent aussi une opportunité pour le RTL de «réajuster» son réseau routier et son offre de transport collectif.
Des consultations à venir
Un processus de consultations publiques est en cours depuis l’automne dans l’agglomération de Longueuil. Des tables rondes ont eu lieu à Saint-Bruno cet automne et à Brossard le printemps dernier. D’autres doivent se tenir à Saint-Hubert le 9 octobre, à Boucherville le 30 octobre, dans le Vieux-Longueuil le 6 novembre et à Saint-Lambert le 21 novembre.
Munis d’un «télé-voteur», les citoyens pourront s’y prononcer sur des orientations de manière concrète. Le but est de créer des ateliers pour «discuter des priorités», soutient le RTL.
«Est-ce que les gens veulent plus de vitesse, plus de services hors-pointe? Qu’est-ce qu’ils priorisent? C’est ça qu’on veut aborder dans nos consultations, en expliquant aussi nos contraintes et nos défis», résume Michel Veilleux.
Une fois les consultations terminées, l’organisation collectera l’ensemble des données pour rédiger un rapport qui, de concert avec ses analyses, dressera un portrait des solutions envisageables. Une autre tournée sera ensuite organisée à travers l’agglomération en 2020.