Montréal

«La révolution est féministe», clament des centaines de manifestantes à Montréal

Des centaines de femmes ont arpenté les rues dimanche pour la Journée internationale des droits des femmes.

Des centaines de femmes ont arpentés les rues dimanche pour la Journée internationale des droits des femmes.

Des chants et des slogans de toutes langues ont résonné dans les rues de Montréal dimanche lors d’une importante manifestation tenue dans le cadre de la Journée des droits des femmes. Rassemblées par centaines, ces manifestantes ont lancé un message de ralliement des luttes féministes à travers le monde.

«Cette révolution est féministe», a-t-on entendu du haut des immeubles dimanche après-midi. Dans cette marée de bannières flottaient des drapeaux du Chili, du Liban, du Mexique, de la Palestine… L’apogée d’une union des femmes, d’une «solidarité avec les femmes du monde entier», selon plusieurs.

Le groupe organisateur de ce rassemblement, Femmes de diverses origines, avait lancé un appel à la mobilisation jeudi. «Les femmes sont en première ligne des luttes», a avancé le collectif, trois jours plus tard.

Partout dans le monde

De passage dans les grandes artères de Montréal, les membres de la foule ont appelé à augmenter la pression contre les gouvernements, qui perpétuent, selon elles, les violences faites aux femmes.

«Le patriarcat est un juge qui nous juge d’être nées», a chanté un groupe de militantes chiliennes avant même le début de la marche.

Empreintes de mains rouges au visage, pancartes à la main, elles ont fait écho aux revendications de leurs soeurs chiliennes, qui manifestaient par centaines de milliers à Santiago, la capitale de l’État sud-américain.

«Le président a mis les militaires dans la rue et ils s’attaquent à la population. Il y a eu 197 personnes violées», a soutenu Claudia Martinez, une militante chilienne, en entrevue avec Métro. Selon elle, le combat des femmes peut avoir des impacts dans toutes les sphères de la société.

«Les femmes luttent depuis longtemps. Elles sont dans la rue tout le temps», a ajouté celle qui milite pour Femmes de diverses origines.

Non loin de là, un important regroupement de femmes mexicaines faisaient aussi entendre leurs voix.

«Au Mexique, il y a plusieurs féminicides. Les femmes ne sont pas tuées pour la même raison que les hommes», a souligné Cristina Mahneke, une manifestante qui a grandi dans le pays d’Amérique latine.

«C’est le pire des crimes haineux», a-t-elle poursuivi.

Combats autochtones

Ce fut aussi l’occasion d’aborder les revendications des chefs héréditaires wet’suwet’en.

Marlene Hale, une militante provenant de la communauté de Colombie-Britannique, a souligné le rôle des femmes dans les blocus ferroviaires tenus en ce début d’année dans des communautés autochtones de partout au Canada.

«Dans toutes les Nations, on voit des femmes se tenir debout sur les rails, dans un froid glacial», a-t-elle affirmé.

Selon la présidente de Femmes autochtones du Québec (FAQ), Viviane Michel, le combat de toutes ces femmes se rejoint dans les luttes environnementales.

«Qu’on soit blanche, non-blanche, membre des Premières Nations, l’environnement nous relie toutes. La Terre ne nous appartient pas, nous appartenons à la Terre.» – Viviane Michel

«Intersectionnalité»

Également présente à la marche, Léa Ilardo, porte-parole de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES), a soutenu l’importance de «l’intersectionnalité» des luttes militantes. Selon elle, ces enjeux sociaux, environnementaux et féministes doivent se rejoindre.

«Dans les luttes écologistes, même, il y a des problèmes de sexisme et d’oppression des minorités», a-t-elle lancé.

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