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Montréal: on teste mais il faut tester davantage, plaident des experts

dépistage coronavirus

La clinique de dépistage de la COVID-19 dans le stationnement du Quartier Cavendish, un centre commercial de l'arrondissement Côte-Saint-Luc.

Les Montréalais affluent à la clinique de dépistage sans rendez-vous du centre-ville. En une semaine, l’établissement a testé 11 500 personnes pour le coronavirus. Mais des experts en santé publique continuent de croire qu’il faut tester davantage pour freiner la progression de la maladie à Montréal.

Du 23 au 29 mars, soit dans la première semaine d’ouverture de la clinique du Quartier des spectacles, près de 15 000 personnes se sont présentées au triage. Au total, sur cette même période, le personnel infirmier a effectué 11 511 tests de dépistage de la COVID-19.

Le 16 mars dernier, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait présenté un message clair aux autorités sanitaires de la Planète: «testez, testez, testez».

Un message répété à l’envi par la santé publique canadienne.

«Nous voulons en faire plus, a de nouveau souligné l’administratrice en chef de la santé publique, Dre Theresa Tam, mardi. C’est un secteur absolument critique.»

La professeure Roxane Borgès Da Silva, qui enseigne à l’École de santé publique de l’Université de Montréal (ESPUM), constate que plusieurs personnes tombent toujours entre les mailles du filet dans la métropole.

«Ils [le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS)] recommandent l’administration des tests seulement si on fait de la fièvre et de la toux. Et dans ce contexte, on échappe beaucoup de monde», observe-t-elle.

Pas de nouvelles directions

Les tests menés sur le territoire montréalais ont révélé presque 2000 infections au coronavirus depuis le début de la crise. À Côte-Saint-Luc tout comme à Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, le nombre de cas confirmés a dépassé la barre des 100.

Déjà la semaine dernière, la Direction régionale de la santé publique (DRSP) confirmait qu’il y avait bel et bien «transmission communautaire» du virus dans le Grand Montréal. Cela signifie que la COVID-19 se transmet au-delà des personnes ayant été en contact avec des voyageurs ayant visité l’étranger.

La DRSP administre présentement quatre cliniques de dépistage à Montréal, dont une sans rendez-vous. Contacté par Métro, l’organisation de santé publique n’a pas pu confirmer si elle planifiait la mise en place de nouvelles cliniques.

Le MSSS, lui, maintient les directive émises le 23 mars. Les tests auprès des porteurs asymptomatiques demeurent interdits à moins que ceux-ci aient été en contact avec un voyageur.

L’augmentation du nombres d’infections pourrait même réduire la quantité de personnel nécessaire pour administrer les tests. Dans les prochains jours, la présidente par intérim du Syndicat des professionnels en soins de santé du Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal, Françoise Ramel, s’attend à voir les infirmières affectées au dépistage être transférées vers d’autres ressources.

«Il y a des besoins dans les CHSLD. Je pense qu’ils vont limiter le personnel dans les cliniques de dépistage», indique-t-elle.

Critères moins stricts?

La spécialiste en épidémiologie à l’ESPUM, Helen Trottier, invite les autorités sanitaires à élargir les critères d’admissibilité au dépistage.

«Ça serait très important de l’élargir pour mieux être en mesure de prévenir les différents scénarios. Là, on est un peu dans le néant quant à l’information sur la transmission», observe-t-elle.

Mme Borgès Da Silva abonde dans le même sens. «Dans les cas plus légers, c’est seulement une légère fatigue et des symptômes grippaux […]. Oui, il faut ajouter des tests», indique-t-elle.

– Avec Zacharie Goudreault

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