Montréal

L’opposition réclame le masque obligatoire dans le métro

Un usager du métro de Montréal pendant la crise du coronavirus.

Un usager porte le masque dans le métro de Montréal

Alors que le gouvernement Legault le recommande désormais lorsque la distanciation sociale de deux mètres n’est pas possible, l’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal demande que le port du masque soit rendu obligatoire dans tout le réseau de la STM.

«C’est évident que dans le métro et les bus, la distanciation n’est tout simplement pas possible», explique à Métro le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez. Il indique que la Ville doit «faire preuve de leadership», alors que plusieurs autres municipalités en Amérique du Nord se sont «déjà prononcées» en faveur du port obligatoire.

Inquiet pour la sécurité des usagers, le conseiller municipal affirme que l’administration Plante doit se rendre à l’évidence, et obliger le port du masque «de façon temporaire», pendant deux ou trois mois environ.

«La Ville doit utiliser ses pouvoirs extraordinaires pour réagir. C’est une question de santé publique, surtout quand on sait que le transport collectif est un service essentiel. Ça nous permettrait d’avancer vers une sortie de crise.» -Lionel Perez, chef de l’opposition officielle

«On ne peut pas oublier que Montréal est un secteur chaud, où il y a une très forte concentration des cas et des décès. Notre système de transport en commun est l’un des plus achalandés. On ne peut pas se permettre de risquer une deuxième vague quand le déconfinement aura lieu», ajoute l’élu municipal.

Plante émet un «bémol» sur l’obligation

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, émet pour sa part un «bémol» sur l’obligation du port du masque, même si elle reconnaît que les équipements de protection individuelle demeurent pertinents dans le métro.

«On regarde ça depuis plusieurs semaines. Si on le recommande, il faut que tout le monde ait accès à des masques. Ce n’est pas tout le monde qui a la capacité d’en faire ou d’en acheter.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal, sur les ondes du 98,5 mercredi

Avant de forcer le port du masque, la Ville voudrait entre autres s’assurer de pouvoir en produire pour les personnes itinérantes et les plus démunis. «On a des conversations quotidiennes avec la santé publique. Pour nous, c’est pas mal évident qu’il faut aller dans cette direction-là . On ne pourra pas toujours garder deux mètres. C’est presque impossible», a par ailleurs reconnu Mme Plante.

Dans une déclaration officielle, la mairesse ajoute que les Montréalais devront d’abord «s’habituer au port du masque». «Il deviendra de plus en plus présent dans notre quotidien à mesure que nous avancerons dans le déconfinement», lance-t-elle, appelant à l’utiliser comme mesure «complémentaire» d’abord.

L’opposition, elle, se dit «déçue» par la position de la Ville. «Ils refusent de s’engager alors que les syndicats émettent des grandes préoccupations pour leurs employés et les usagers», martèle Lionel Perez.

La STM en attente

Jointe par Métro, la porte-parole de la STM, Amélie Régis, affirme que la société de transport se fiera d’abord aux ordres de la santé publique.

«On participe au groupe de travail qui inclut les opérateurs, la santé publique et des autorités gouvernementales, qui proposera sous peu un guide à l’intention des travailleurs du transport en commun, comme le mentionnait le Dr Arruda en point de presse», lance-t-elle.

Dès que ces recommandations seront déposées et approuvées, «la STM, comme elle le fait depuis le début de la crise, les appliquera», ajoute Mme Régis. Elle souligne par ailleurs que «plusieurs mesures sont déjà en place en matière de protection des employés».

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