Alors que plusieurs commerces ont rouvert leurs portes lundi dans la métropole, la Société de transport de Montréal (STM) s’attend à des hausses de fréquentation dans le métro et les bus cette semaine, ce qui pourrait occasionner des défis supplémentaires, alors que le combat contre la pandémie semble loin d’être terminé.
«Pour l’achalandage, oui, on s’attend à une augmentation, mais nous aurons des chiffres plus précis dans quelques jours. Il est difficile de prévoir, comme c’est une situation assez inhabituelle», détaille la porte-parole de la société de transport, Amélie Régis.
L’organisation prévoit de distribuer jusqu’à 235 000 masques à ses clients «d’ici quatre à six semaines», pour contrôler les risques d’infection dans son réseau de transport collectif. Les délais nécessaires pour remettre cette quantité importante de couvre-visages varieront «selon l’achalandage» quotidien, ajoute Mme Regis.
Chez Trajectoire Québec, le président François Pepin amène toutefois quelques nuances.
«L’augmentation sera très graduelle. Cette semaine, on parle uniquement de commerces. Déjà, en temps normal, quand on n’a pas les étudiants des cégeps et des universités en mai, on sent vraiment la baisse.» -François Pepin, de Trajectoire Québec
Selon lui, le fait que près de 70% des employés soient toujours en télétravail viendra contrecarrer la relance de l’économie. «Je ne m’attends pas à une énorme augmentation. On verra certes plus d’action dans nos rues, mais le reste ira lentement. C’est vers la fin de l’été, en août, qu’on verra arriver beaucoup plus de monde dans le métro», avance M. Pepin.
Dans les derniers mois, les baisses d’achalandage ont effectivement été très importantes à la STM, tournant autour des 90%.
Pas de masque obligatoire… pour l’instant
Au conseil municipal, lundi, la mairesse Valérie Plante a pour sa part réitéré son intention de ne pas rendre obligatoire le port du masque dans le transport en commun, du moins pour l’instant.
«Nous sommes ouverts à le rendre obligatoire, mais il faudrait qu’il y ait une concertation avec l’ensemble des instances. Pour l’instant, l’opposition est la seule à choisir cette option.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal, réitérant que la situation permet «d’éviter de créer un état policier».
L’opposition, elle, affirme que pareille mesure est «urgente». «On ne peut pas oublier que Montréal est un secteur chaud, où il y a une très forte concentration des cas et des décès. Notre système de transport en commun est l’un des plus achalandés», illustre son chef, Lionel Perez.
Il y a deux semaines, aux côtés du premier ministre François Legault, Mme Plante avait promis que des discussions auraient lieu sur l’obligation du masque. «On va évaluer la pertinence. Ce sont des discussions qu’on doit avoir avec la santé publique de Montréal, mais aussi des Laurentides, de Lanaudière, de Laval et de la Montérégie», avait-elle dit.
«On n’est pas encore rendus à obliger le port du masque, mais on ne l’exclut pas», avait quant à lui dit M. Legault.
Les «zones chaudes» priorisées, dit la STM
En matinée, lundi, la ministre responsable de la Métropole, Chantal Rouleau, a participé à une distribution de masques, à la station de métro Langelier, où plusieurs lignes locales transitent vers Montréal-Nord, l’un des foyers d’éclosion avec plus de 2000 cas de COVID-19.
«On a une quantité assez fiable de masques. On va continuer à en distribuer. Le message, c’est: que le couvre-visage est nécessaire dès qu’on sort de chez soi. Dans la rue, dans le transport collectif, à l’épicerie, dans les commerces», a indiqué l’élue caquiste en entrevue avec Métro, parlant de nouvelles réalités avec lesquelles il faut maintenant composer.
Toute la semaine, la STM doit effectuer des distributions dans les stations et terminus «des zones chaudes».