Montréal

Davantage de logements disponibles à l’approche du 1er juillet, selon un sondage

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Le centre-ville de Montréal

Le nombre de logements disponibles est en hausse, à Montréal comme ailleurs au Québec, selon un récent sondage, qui fait aussi état d’une diminution importante du nombre de loyers impayés.

La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) a publié mardi les résultats d’un coup de sonde réalisé auprès de 1500 propriétaires gérant en tout plus de 30 000 logements dans la province. Celui-ci fait état d’une hausse du nombre d’unités de logement disponibles au Québec, qui serait passé de 1% en mai à 1,6% durant la deuxième semaine de juin. À Montréal, ce pourcentage aurait atteint 1,9%, contre 1,1% en mai.

Selon la CORPIQ, cette situation s’explique principalement par les répercussions économiques de la crise du coronavirus. Ainsi, plusieurs étudiants ont décidé de retourner vivre chez leurs parents au lieu de renouveler leur bail. L’instabilité financière peut aussi inciter des locataires à partager un même logement avec un plus grand nombre de personnes, analyse le directeur aux affaires publiques de l’association de propriétaires, Hans Brouillette.

«On voyait depuis quelques années que moins de logements étaient disponibles parce que l’économie allait très bien […] Là, ça vient changer. Il y a plusieurs locataires qui revoient leur plan parce que leur situation change en raison de la crise», ajoute celui-ci en entrevue à Métro

Une telle situation pourrait avoir pour effet de freiner la hausse des augmentations des loyers à moyen terme. Une augmentation du nombre de logements disponibles pourrait aussi inciter plus de propriétaires à contrer leurs problèmes d’insalubrité dans leurs unités pour faire face à une concurrence croissante, estime M. Brouillette.

«On peut penser que les logements en bon état vont trouver des preneurs plus rapidement. Pour les autres, ce sera plus difficile.» -Hans Brouillette, directeur des affaires publiques à la CORPIQ

Les Montréalais ne sont toutefois pas encore sortis du bois: un marché locatif est considéré comme équilibré lorsqu’il atteint un taux d’inoccupation de 3%.

Crise du logement

D’autre part, la chute drastique du tourisme internationale aurait incité des propriétaires d’unités de logement destinées à la location à court terme de type Airbnb à revoir leurs plans. Certains ont ainsi commencé à offrir des logements à louer pour quelques mois, voire avec un bail d’un an.

«Ça ne veut pas dire qu’il y a des logements pour tout le monde pour autant», prévient toutefois M. Brouillette.

Au Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), on met d’ailleurs en garde contre les résultats de ce sondage. L’organisme affirme recevoir encore «beaucoup d’appels» de la part de locataires qui peinent à trouver un nouveau logement répondant à leurs besoins en prévision de la fin de leur bail, tant à Montréal qu’ailleurs au Québec.

«Quand on regarde les sites de logements à louer, ce qu’on y trouve, ce sont des logements extrêmement chers», souligne à Métro la porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme. Cette dernière craint également que les logements encore disponibles soient loin de différents services essentiels, comme le transport en commun.

Si elle se réjouit du programme de supplément au loyer d’urgence annoncé la semaine dernière par Québec, Mme Laflamme s’inquiète de la reprise progressive depuis le début du mois des travaux de la Régie du logement. Cette dernière suspend toujours actuellement la mise en application des jugements concernant les évictions et les reprises de logements. La Régie lèvera toutefois progressivement cette mesure à partir du 6 juillet.

«C’est sûr que la reprise [des évictions de logements] va mettre une pression supplémentaire sur la période des déménagements», craint la porte-parole. 

Moins de loyers impayés

D’autre part, le sondage de la CORPIQ fait état d’une baisse importante  du nombre de loyers impayés. Au Québec, ce pourcentage est passé de 14% en avril, à 9% en mai, puis à 5% en juin. À Montréal, ce sont également 5% des loyers qui étaient impayés après la première semaine du mois de juin, contre 15% en mai.

«À 5%, c’est un peu plus que d’habitude, mais somme toute, c’est une énorme amélioration par rapport à avril et mai. Je pense que la Prestation canadienne d’urgence a eu son effet», analyse Hans Brouillette.

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