Un tronçon de la rue Crescent est maintenant réservé aux piétons. Une décision prise à la demande de ses commerçants, qui écopent durement de la crise sanitaire.
«Ce n’est pas imposé par la Ville. C’est nous qui l’avons demandé», souligne d’emblée à Métro la directrice de l’Association des marchands de la rue Crescent, Sandy Greene. Sur le boulevard Saint-Laurent, un projet de fermeture d’une partie de l’artère afin d’y installer une piste cyclable avait soulevé l’ire des commerçants du secteur, ce qui avait forcé la Ville à faire marche arrière à la fin mai.
Dans le cas de la rue Crescent, il s’agit toutefois d’une demande faite par ses commerçants à la Ville, assure Mme Greene. La rue devient ainsi piétonne dès aujourd’hui sur un tronçon de 170 mètres entre le boulevard de Maisonneuve Ouest et la rue Sainte-Catherine Ouest. Cette piétonnisation s’appliquera jusqu’au 30 septembre.
«On veut attirer les clients chez nous parce qu’en ce moment, c’est carrément mort», explique Mme Greene. Contrairement à l’avenue du Mont-Royal, la rue Crescent ne peut compter sur un bassin de résidents à proximité pour assurer la survie de ses commerces en cette période difficile.
«En ce moment, il n’y a personne. Les tours à bureaux sont vides et on le sait, il y a des fermetures de rues pour la construction. On comprend ça, mais en ce moment, c’est difficile», renchérit Mme Greene. Cette dernière constate d’ailleurs que certains commerces de la rue Crescent ont dû fermer leurs portes dans les derniers mois en raison de la crise sanitaire.
Attirer des clients
Par communiqué, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, dit espérer que cette piétonnisation permettra de faire de la rue Crescent «un lieu de destination privilégié». Mme Greene, pour sa part, se réjouit que les commerces du secteur puissent maintenant installer des tables et des chaises sur la chaussée, augmentant ainsi leur capacité d’accueil tout en respectant les règles sanitaires.
«À l’extérieur, le port du masque n’est pas obligatoire, donc c’est peut-être plus facile pour [les clients] à qui ça déplairait», estime Mme Greene. Elle précise d’ailleurs que les livraisons seront toujours possibles sur la rue Crescent, qui conservera certaines cases de stationnement à cette fin.
Sandy Greene se désole toutefois de l’annulation officielle du Grand Prix du Canada 2020, annoncée vendredi. Chaque année, cet événement représente une manne pour les commerçants de la rue Crescent, qui espéraient que la course ait lieu dans la métropole en octobre.
«C’est vraiment crève-cœur. Ça va faire mal à tout le monde. Le Grand Prix, c’est quand même un événement qui aurait permis aux commerçants de compenser un peu ce qu’ils ont perdu dans les derniers mois, mais malheureusement, ce ne sera pas le cas», laisse tomber Mme Greene.