Montréal

Soutien aux Autochtones: des «réformes nécessaires» à Montréal, convient un ministre fédéral

Marc Miller, ministre des Services aux Autochtones

Marc Miller

Montréal a grand besoin de «réformes» pour soutenir ses populations autochtones hors-réserves, souvent poussées vers l’itinérance. C’est ce qu’a affirmé mardi le ministre fédéral des Services aux Autochtones et député montréalais, Marc Miller.

La pandémie a changé les plans des organismes montréalais spécialisés dans le soutien aux populations autochtones. Forcés de réduire leurs services, ils ont dû référer une portion de leur clientèle à des refuges temporaires.

Le mois dernier, deux femmes inuites sont mortes tragiquement après avoir été happées par des voitures dans la région métropolitaine. Des décès qui auraient pu être évités sans la fermeture des refuges, avait dénoncé la directrice du Foyer pour femmes autochtones de Montréal, Nakuset.

Le ministre Miller a évité de commenter les détails des deux drames mardi. Il a toutefois convenu des besoins montréalais «en santé mentale, dans les refuges».

«C’est clair que la situation à Montréal manque d’investissements», a convenu le député de Ville-Marie–Le Sud-Ouest–Île-des-Soeurs en marge d’un point de presse dans la métropole.

«On ne peut pas passer à travers cette conversation sans parler des réformes nécessaires dans l’engagement de la police, dans l’engagement du gouvernement du Québec…» – Marc Miller, ministre fédéral des Services aux Autochtones

Mardi, l’élu montréalais a annoncé un soutien supplémentaire de 2,4 M$ aux organismes communautaires autochtones de Montréal. Les sommes, issues du Fonds de soutien aux communautés autochtones, iront à six groupes sans but lucratif.

Deuxième pandémie

Présents au point de presse, mardi, plusieurs intervenants communautaires se sont exprimés sur la gestion de la pandémie sur l’Île.

Selon la directrice générale de Projets autochtones du Québec (PAQ), Heather Johnston, les personnes autochtones en situation d’itinérance ont été relativement épargnées par la COVID-19. Or, la pandémie a aussi soulevé son lot de problèmes sous-jacents, estime-t-elle.

«Le racisme, l’exclusion et l’isolation vécues quotidiennement par les Autochtones itinérants ont augmenté», a ajouté sa collègue chez PAQ, Natalie Julien.

De qui s’inspirer?

Selon Brooke Deere, du Réseau de la communauté autochtone à Montréal (RÉSEAU), les exemples de succès ne manquent pas à travers le pays. Elle invite notamment Montréal à s’inspirer d’Ottawa pour subvenir à ses manques à gagner.

«Ottawa a plusieurs services adaptés ainsi que deux wet shelters [centres de consommation d’alcool contrôlés]. Ce qui est génial avec ces modèles, c’est qu’ils adoptent une approche holistique basée sur la réduction des dommages», a-t-elle indiqué.

Exigés depuis des années, les wet shelters permettent aux itinérants toxicomanes de consommer des portions d’alcool régulées afin de combattre leur dépendance. L’une de ces installations, mises sur pied dans la capitale canadienne, mais aussi à Toronto et à Vancouver, doit naître à Montréal cette année.

Interrogé sur le sujet, Marc Miller n’a pas exclu mardi que le gouvernement libéral débloque du financement pour ce type d’installations. «C’est un besoin qui existait bien avant la pandémie», a-t-il observé.

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