Le centre Pierre-Charbonneau, dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, accueillera bientôt des personnes en situation d’itinérance, a appris Métro.
C’est ce qu’a confirmé Michel Monette, directeur général de CARE Montréal. Cet organisme assumera la gestion du lieu d’hébergement temporaire en collaboration avec CAP St-Barnabé.
Après la mise en place en octobre d’un centre de dépistage de la COVID-19, les installations du complexe sportif sont à nouveau mobilisées dans l’effort de guerre dans le contexte de la pandémie.
Le refuge situé à deux pas de la station de métro Viau devrait ouvrir ses portes entre jeudi et lundi, selon M. Monette. Le centre Pierre-Charbonneau pourra accueillir 112 personnes et sera ouvert 24h tous les jours, et ce, jusqu’à la fin mars. Les personnes intoxiquées ou ayant des animaux seront acceptées, assure le DG de CARE Montréal.
«Tout être humain va être accepté dans toutes les conditions», affirme-t-il.
La directrice générale de CAP St-Barnabé, Isabelle Piché, se dit très heureuse de collaborer à nouveau avec CARE Montréal.
«C’est un partenariat avec CARE Montréal qui depuis le 31 août fonctionne admirablement bien. On a vraiment une logistique qui fait qu’on a le meilleur de chacun des organismes», explique-t-elle.
Elle rappelle que les refuges ne se limitent pas à un lieu d’hébergement.
«On ne fait pas que loger des gens, on leur offre aussi un soutien psychosocial pour les aider à sortir de la rue.» – Isabelle Piché, DG de CAP St-Barnabé
Michel Monette souligne de son côté que cette mesure d’urgence demeure temporaire et que la solution permanente à ce problème passe par logement.
Situation inquiétante
CARE Montréal et CAP St-Barnabé sont déjà responsables de trois refuges dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Ils avaient fait part de leur inquiétude à Métro lors de l’annonce de l’imposition d’un couvre-feu, puisque les deux organismes étaient obligés de refuser au total une trentaine de personnes chaque soir par manque de places.
Le décès de Raphaël André, un itinérant de 51 ans retrouvé dimanche matin dans une toilette chimique à l’intersection de la rue Milton et l’avenue du Parc, à quelques pas du refuge Open Door, a exacerbé cette inquiétude.
Rappelons également qu’un autre itinérant a reçu un constat d’effraction lors de la fin de semaine pour non-respect du couvre-feu.
Une manifestation contre le couvre-feu et pour des solutions solidaires à la pandémie a d’ailleurs eu lieu ce weekend. Elle fait écho à d’autres mouvements de protestation demandant au gouvernement d’exempter les itinérants des pénalités liées au couvre-feu et dénonçant les impacts négatifs de cette mesure sur les personnes vulnérables.
Valérie Plante a réitéré cette demande mardi, joignant sa voix à celles de plusieurs organismes, ainsi que celles des partis d’opposition à Québec réclamant une exemption pour les personnes en situation d’itinérance.
Le parti québécois a d’ailleurs lancé une pétition à cet effet il y quelques jours. Plus de 10 000 signatures avaient été amassées mardi matin.
Jusqu’à maintenant, le gouvernement du Québec refuse d’écrire un règlement exemptant les sans-abri de l’interdiction de se trouver dehors après 20 h.